Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
Page : Image 30
Révision de 15 janv. 2015 00:35:00, edited by Anonymes
14
EXPÉRIENCES SUR LA SÉDIMENTATION.
EXPÉRIENCES SUR LA SÉDIMENTATION.
on mesure l'ordonnée correspondant à une durée de chute de 80 heures par exemple. Prenant les températures en
abscisses et les hauteurs limpides en ordonnées, on fait passer la droite moyenne entre les cinq points obtenus ce qui corrige graphiquement les hauteurs ainsi qu'il est indiqué au tableau suivant
L'accélération de la descente par accroissement de la température peut s'expliquer en supposant que la différence de densité entre la matière solide et le liquide, est le facteur le plus important du mouvement. Quelle que soit cette différence, elle augmente avec la température puisque le coefficient de dilatation d'un :solide est moindre que celui d'un liquide. Nous entendons ici sous le nom
TEMPÉRATURE
CHUTE OBSERVÉE
CHUTE CORRIGÉE
DIFFÉRENCE
degrés
millim. 24,25 25,00 27,00 33,00
millim. 23,50
millim.
e,0
55,5 56,5 62,0 66,5
31,00
26,25 27,00
31,75 35,25
-- 0,75 + 1,25 000 125 + 1,25
L'examen de la droite fig. 2) montre qu'aux températures considérées, la chute s'effectue d'autant plus rapidement que la température est plus élevée. La droite coupe l'axe horizontal à la température de 23 degrés ; à partir de ce point, la descente en 80 heures
et dans les conditions de l'expérience, est de
0'11,081
pour chaque degré d'élévation de la température. Il sem-
ble résulter de cette extrapolation que l'argile aurait une vitesse de chute nulle à 23 degrés, c'est-à-dire resterait indéfiniment en suspension. En effet, il est à remarquer que, tandis qu'aux températures du tableau, la sédimentation de l'argile donnait lieu au sein du liquide à une nappe horizontale nettement marquée, une expérience faite à 42 degrés n'a jamais produit de nappe distincte,
et qu'à la température ordinaire voisine de 23 degrés, non seulement le tube n'a jamais manifesté aucune nappe distincte, mais il n'est même devenu limpide, qu'après un temps extrêmement considérable. La propriété de rester indéfiniment en suspension dans l'eau pure n'existerait donc pour l'argile que jusqu'à une température maximum de 23 degrés environ.
de solide non seulement le petit grain de sédiment luimême, mais tout le système complexe du grain d'argile dans l'état où il se trouve au sein du liquide, en y prenant tout ce qu'il condense à sa surface : gaine d'air, sel en dissolution ou liquide condensé. La connaissance de la température particulière de 23 degrés conduirait peutêtre à une notion sur la densité du système pesant, car puisque ce système, à cette température, reste immobile au milieu du liquide, c'est qu'il possède alors la densité même du liquide.
La théorie rend compte en partie de la limpidité et de la transparence des eaux douces, abstraction faite des phénomènes optiques d'absorption, de diffusion, de réfraction ou de réflexion. On y remarque que les bassins
troubles se clarifient notablement lorsque, après une nuit froide, la température, sans avoir été assez basse ni avoir persisté assez longtemps pour produire une congélation, a cependant refroidi au-dessous de 4 degrés, l'eau et les sédiments en suspension : l'une a augmenté de volume entre 4 et 0 degré, les autres ont, au contraire, continué à diminuer de volume et la différence entre les densités de l'une et des autres s'est accentuée. Les eaux de mer qui n'ont pas de maximum de densité ne se comporteront pas dela même façon. En cas de congélation la glace est toujours beaucoup
plus
pure que l'eau qu'elle recouvre. M. Weith (*), sur
V) Dr Weith, Chemische Untersuchungen schweizerischer