Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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EXPÉRIENCES SUR LA SÉDIMENTATION.
EXPÉRIENCES SUR LA SÉDIMENTATION.
quartz ou de marbre ; le phénomène réussit particulièrement bien avec de petits fragments de craie ; on projette cette poudre dans un tube de liqueur pyrogallique incolore ; arrivé au fond, on voit chaque grain s'entourer d'une auréole foncée de liqueur oxygénée montrant bien qu'il a entraîné autour de lui une enveloppe d'air. Il en est de même si les fragments minéraux sont imbibés d'eau ordinaire ; mais aucun effet ne se manifeste si on a maintenu les grains assez longtemps dans de l'eau en ébullition, car la gaine d'air a disparu ; enfin il y a for-
mation d'une auréole très légère, il est vrai, quoique reconnaissable, si après avoir fait bouillir les grains, on les abandonne ensuite à eux-mêmes, dans l'eau, au contact de l'atmosphère pendant un temps suffisant pour permettre à cette eau de s'aérer de nouveau et aux grains de s'emparer à leur tour de cet air en le fixant à
leur mort, leur dépouille calcaire contenant encore un peu de matière organique possède une densité assez faible et, ballottée par les vagues, elle demeure pendant
un certain temps au milieu des eaux superficielles et peut même être ainsi entraînée par les courants au delà des aires où les conditions extérieures sont spécialement
favorables à l'habitat de l'espèce animale. Bientôt la matière organique disparaît et réduites alors à l'état purement inorganique, atteignant d'ailleurs à peu de profondeur les zones d'eaux calmes, les globigérines obéissent aux lois de la pesanteur, descendent verticalement et vont s'accumuler sur le fond où elles constituent d'immenses dépôts calcaires destinés peut-être à émerger un jour et, dans les périodes géologiques futures, à de-
venir los analogues de nos couches calcaires subaériennes élaborées dans les eaux pendant les périodes géologiques antérieures.
leur surface.
On ne saurait donc pour nier la stagnation des eaux abyssales de l'Océan, prétendre que si cette stagnation existait les eaux deviendraient inhabitables par manque d'aération alors que l'observation constate au contraire qu'elles sont habitées. Il faudra donc, pour ce motif et pour d'autres encore (*), ne point considérer comme jus-
qu'à présent démontrée l'hypothèse d'une circulation océanique profonde verticale et chercher à compléter dans les couches voisines de la surface la circulation générale.
Chute des globigérines. - Comme application expériences précédentes, j'ai mesuré la vitesse de de globigérines dans l'eau de mer. Ces foraminifères vivent à la surface de l'eau ;
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des
chute
après
(*) J. Thoulet, Les Eaux abyssales, Revue générale des sciences pures et appliquées, 46 août 1890.
On a reconnu par des sondages que les vases à globigérines disparaissent presque entièrement au delà de 5300 mètres de profondeur et que, plus bas, ces foraminifères ne se rencontrent plus qu'en échantillons relativement rares. L'accroissement positif ou négatif du dépôt
est l'excès de la quantité des sédiments calcaires qui tombent sur la quantité de ceux qui se dissolvent, cette dernière étant fonction elle-même de la durée du contact avec l'eau. Trois éléments sont donc à considérer dans l'étude de la genèse des dépôts : la quantité de matière calcaire en suspension dans les eaux superficielles, la
solubilité et la vitesse de chute, cette dernière donnée destinée à faire savoir si la globigérine disparaît avant d'arriver au fond ou seulement après s'être arrêtée et tandis qu'elle repose sur le sol. M. John Muray (*), après avoir pesé la quantité de car(*) John Murray, Structure, engin and distribution of coral