Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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LES MINES D'OR DU TRANSVAAL.
LES MINES D'OR DU TRANSVAAL.
des gites sédimentaires que l'on a affaire , soit que la venue de l'or ait été contemporaine de la sédimentation, soit plutôt, comme nous le verrons, qu'elle ait été antérieure. Quelques remarques peuvent permettre de se faire une idée à ce point de vue. C'est ainsi que la plupart des observateurs sont d'accord pour affirmer que l'or se trouve plutôt dans la gangue que dans les galets et surtout a la périphérie de ces galets. Lorsqu'on enlève l'un d'entre eux, on voit souvent la cavité tapissée de petits cristaux
d'or. D'autre part, l'or affecté généralement une tendance à la cristallisation et se présente en grains, dont on peut rattacher les faces à celles du cube. Enfin, dans toute la partie supérieure des reefs (seule exploitée actuellement) et jusqu'à environ 30 à 50 mètres de profondeur, il est à l'état libre au milieu de roches souvent désagrégées et surchargées d'oxyde de fer par altération météorique ; on peut alors l'extraire par simple broyage et amalgamation (free milling ore); au contraire, en profondeur, les oxydes de fer disparaissent et l'or ne se trouve plus que dans les pyrites. On est donc tout naturellement conduit à admettre que l'or a été apporté dans les conglomérats à l'état d'inclusion dans la pyrite et que son isolement dans les gisements de surface tient uniquement à une réaction secondaire: fait confirmé par une observation de M. Demaffey, qui a remarqué dans le ciment de ces conglomérats supérieurs de nombreux vides cubiques résultant de la dissolution de pyrites et, dans les parties où ces cavités étaient On le plus abondantes, un certain enrichissement en or. l'intervention des acpourrait également expliquer par
tions météoriques ce fait avancé par M. Altford que les zones riches, des bancs exploités ont, lorsque ces bancs sont très redressés , une tendance à suivre la ligne de
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plus grande pente. Cette disposition, si elle est réelle, est évidemment incompatible avec l'hypothèse d'une dissémination de l'or dans la strate sous sa forme actuelle au moment du dépôt, par suite avant le redressement.
Il n'y a là d'ailleurs rien qui doive nous étonner et l'association habituelle de l'or soit avec la pyrite de fer, soit avec des sulfures complexes ou avec des composés de métalloïdes analogues au soufre, comme le sélénium et le tellure, est bien connue. L'or, réparti en très faibles proportions dans de grandes masses sulfurées, s'y est souvent concentré
en deux temps successifs, d'abord dans certaines veines de chalcopyrite ou cuivre gris peut-être contemporaines de la solidification de la masse, puis dans ces veines mêmes, sur leurs affleurements (*). C'est une des raisons pour lesquelles les gisements d'or passent pour s'appauvrir en profondeur ; c'est aussi, sans doute, une
des causes pour lesquelles les anciens ont tiré de l'or de gîtes qui ne nous donnent plus aujourd'hui que des sulfures de fer, de cuivre, zinc, etc., et pour lesquelles la vieille Europe, dont tous les affleurements aurifères ont été dès longtemps épuisés, est aujourd'hui si pauvre en métaux précieux par rapport aux autres parties du monde.
Si l'on cherche des points de comparaison dans les gisements d'or connus, on pourrait en citer de nombreux. Au Queensland et en Tasmanie, on connaît des poudingues siluriens aurifères analogues à ceux du Cap. Au Brésil, For se trouve fréquemment à l'état libre en veines dans l'itabirite (oxyde de fer); M. Gorceix ne serait
pas éloigné de croire que l'itabirite a été formée par (*) Ces affleurements à leur tour, enlevés par les érosions, ont
subi dans les
cours d'eau une nouvelle concentration tant méca-
nique que chimique, qui explique souvent la richesse des gisements d'alluvions.