Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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136 DANGERS DE L'EMPLOI DES ROULONS A CFIARNIÈRE
Cette porte était constituée par une tôle de fer de 10 millimètres d'épaisseur, plane sur son pourtour seulement, et emboutie partout ailleurs de manière à avoir au centre une flèche de 0rn,12. Elle était renforcée sur le bord par une rondelle en fer de 0rn,13 de largeur et de 17 millimè-
tres d'épaisseur disposée à l'extérieur, et venait s'appliquer sur une bride en fonte qui terminait le corps de l'appareil. Le joint, représenté en détail par la fig. 3, Pl. III, était formé par un boudin en caoutchouc de O,03 de diamètre, qui s'engageait dans une rainure circulaire de la bride; la pression était produite au moyen de dix-huit boulons de 29 millimètres de diamètre attachés par des charnières. au corps cylindrique, et que l'on serrait à l'aide d'écrous
à anneaux, après les avoir rabattus dans des entailles de 0'1,09 de profondeur pratiquées sur le pourtour de la bride et sur celui de la porte. Ce récipient était fixe ; il était timbré à 4 kilogrammes
et pourvu d'une soupape de sûreté et d'un manomètre. Il servait au vaporisage des fils de coton ; à cet effet, il présentait à l'intérieur deux rails en fer sur lesquels roulait un chariot chargé de matière ; la vapeur y pénétrait à la partie inférieure par un tuyau en cuivre percé de trous et recouvert d'une mince feuille de cuivre sur toute sa longueur, de manière à préserver le coton d'un jet direct qui aurait nui à son traitement. Un petit orifice muni d'un robinet servait à l'évacuation de l'eau de condensation. Dans le haut de l'appareil, une plaque arquée à double fond, dite ciel de chauffe, reposait sur deux cor, nières ; elle recevait directement la vapeur de la chaudière, qui y circulait et la maintenait ainsi à une température élevée, ce qui empêchait l'eau de condensation de retomber sur les fils de coton. Le 4 octobre 1888, l'appareil, dont l'installation venait seulement d'être terminée, avait été mis pour la première
POUR MAINTENIR LES OBTURATEURS
AMOVIBLES. 137
fois en pression. Après un essai qui avait duré une demiheure, et dont le but avait été de s'assurer de la solidité des joints, on ouvrit la porte, on mit le chariot en place et on en graissa les roues ainsi que le chemin de roulement
puis on referma la porte et on admit de nouveau la vapeur. Quelques minutes après, une fuite s'étant déclarée entre deux des boulons supérieurs de fermeture, n" 2 et 3
(fig. 4, PI. III), M. Ferlat resserra quelques-uns de ces boulons. Il se servit d'abord de leviers en bois, mais l'un d'eux s'étant cassé, il alla prendre une barre de fer de 1mètre de longueur, à l'aide de laquelle il continua
ou 3 et 4
le serrage en passant l'une de ses extrémités dans les anneaux des écrous, et en exerçant à l'autre un violent effort Pendant qu'il était occupé à ce travail, la porte du récipient se sépara subitement de la bride contre laquelle elle était appliquée
et fut projetée à environ 6 mètres vers
'avant; une partie de son bord, qui s'en était détachée, fut etrouvée à peu près dans la même direction, 25 mètres plus loin; elle s'était divisée en deux fragments, peut-être parce qu'elle s'était brisée dans les chocs qu'elle avait ubis contre divers obstacles avant de tomber
sur le sol. menus débris ont été projetés dans le voi,inage. Le reste de l'appareil a peu souffert et a été légèQuelques autres
Peinent déplacé
vers l'arrière ; M. Ferlat a eu la tête mort sur le coup ; le chauffeur a été jeté r,'or terre, mais n'a eu aucun mal. .crasée et est Au
moment de l'explosion, la pression était de 3kg,750 chaudière qui fournissait la vapeur, et de
flviron dans la
- kilogrammes dans le récipient.
I. "Ingénieur des mines Primat, qui a procédé à l'en-
ilote, a
constaté, par des essais de résistance,
que le étal des boulons et celui de la porte étaient d'assez tonne qualité. Cependant il a été possible de déterminer I rupture d'un boulon par le seul serrage de l'écrou, 'Pué au moyen d'une barre de fer identique à celle dont