Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)

138 DANGERS DE L'EMPLOI DES BOULONS A CHARNIÈRE

M. Ferlat s'était servi, mais ce résultat n'a pu être obtenu qu'en procédant par secousses et par chocs répétés, Ajoutons que trois seulement des boulons, n" 6, 8 et 9 les autres sont restés (fig. 4, Pl. III), ont été cassés ; tous

intacts. Quant à la porte, elle s'est déformée,. ce qui lui a permis de glisser entre les écrous et la bride en fonte. Cette déformation s'est traduite par une ovalisation dans le sens vertical, par une augmentation de la flèche de la partie emboutie, et par la forme presque exactement tron-

conique qu'ont prise le bord en contact avec la bride et la rondelle de fer qui lui était superposée. En outre, ce bord et cette rondelle se sont rompus ou fissurés suivant les axes d'un assez grand nombre d'entailles (fig. 4, Pl. III) ; en même temps, ces dernières ont été légèrement déformées par la compression et le glisse. ment des boulons lors de la projection de la porte. La fuite de vapeur que M. Ferlat combattait en serrant les boulons se trouvait à la partie la plus élevée du joint, tandis que les trois boulons qui ont été cassés appartenaient à sa moitié inférieure. Dès lors, on est amené à rejeter l'hypothèse d'après laquelle l'accident aurait été amené par une rupture de boulon ; cette rupture a été la conséquence et non la cause de l'explosion. D'autre part, la forme et les dimensions de la porte ne lui permettaient guère de résister à une pression intérieure quelque peu élevée, étant donné que son bord n'était pas invariablement maintenu. On s'explique donc que, sous l'action d'une pression interne de 3 kilogrammes, elle ait pu, en raison de la déformation qu'elle subissait, glisser entre les écrous et la bride du récipient sans occa.

sionner la rupture de la plupart des boulons, qui ont été simplement rejetés à l'extérieur. La rondelle circulaire, qui consolidait son bord, a pris de cette manière une forme à peu près tronconique ; mais elle n'a pu le faire, en raison de l'irrégularité de l'action exercée sur elle, sans

POUR MAINTENIR LES OBTURATEURS AMOVIBLES. 139

se rompre à plusieurs places, au droit de ses parties les plus faibles ; la tôle de la porte a également été fissurée dans des conditions analogues. Dans la région supérieure,

on son bord était plus solidement maintenu qu'ailleurs, il s'est en outre produit une cassure en pleine tôle dont l'effet a été de détacher les fragments qui ont été relouvés à part ; cette cassure a pris naissance, comme

on devait s'y attendre, vers la circonférence suivant laquelle la partie plane se raccordait avec la superficie em Initie; la plaque pouvait être considérée, à peu de chose Ires, comme encastrée vers cette circonférence par l'effet lu serrage des dix-huit boulons ; c'est donc dans cette ré.;ion qu'elle éprouvait la plus grande fatigue, et c'est là

gaiement que les déformations résultant de la pression

ntérieure avaient leur origine, comme à partir d'une .orte de charnière, lorsque les boulons étaient capables l'empêcher le bord de l'obturateur de glisser au-dessous "eux. Toutes ces circonstances tendaient à créer là une igne de rupture, même dans le cas d'une tôle non altéée par l'emboutissage, et c'est en effet à la jonction du iord plan et de la partie centrale en forme de calotte .phérique, que la déchirure s'est produite, à l'endroit où es boulons étaient le plus fortement serrés. Accident du 19 mai '1889. houe de MM.

Manufacture de caoutles /ils de J. Brunesseaux, à Saint-Denis

Seine).- Le récipient, de forme cylindrique horizontale, fond embouti et à couvercle bombé (fig.5, Pl. III), avait ,778 de

diamètre. Suivant sa base antérieure, il était en fonte, à profil de corlière, rivée sur lui. Son couvercle, qui avait une épaisseur e 52 millimètres et une flèche de 95 millimètres, était gaiement en fonte et présentait à la périphérie une portée dalle qui venait se placer en face de la bride de la couone. Le joint était formé par un boudin en caoutchouc, 'ami au dehors d'une couronne