Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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POUR MAINTENIR LES OBTURATEURS
140 DANGERS DE L'EMPLOI DES BOULONS A CHARNIÈRE
qui s'engageait dans une rainure circulaire de la bride fixe ; la pression devait être produite, sur le pourtour de celle-ci, par seize boulons à charnière de 25 millimètres de diamètre, disposés de manière à pouvoir se rabattre dans des encoches existant sur le bord de la couronne et sur celui du couvercle (fig. 6 et 7, Pl. III) ; l'articulation de chaque boulon était constituée par une broche traversant les deux oreilles venues de fonte d'une chape située
dans l'angle rentrant de la couronne. Les écrous agissaient d'ailleurs par l'intermédiaire de rondelles métalliques plus ou moins nombreuses ou épaisses sur la face extérieure du couvercle, qui présentait des saillies en relief à leur contact autour de chaque encoche. Ce récipient, qui avait été construit en 1880, était employé à la vulcanisation des ballons de caoutchouc vendus comme jouets d'enfants. Il recevait de la vapeur d'une chaudière Roser, timbrée à 10 kilogrammes ; il portait un robinet de purge, un robinet de décharge de vapeur et un manomètre, mais était dépourvu de soupape de sûreté. On manuvrait son couvercle au moyen d'une potence en
fer tournant autour d'un axe vertical. Il avait subi l'épreuve légale en 1884 pour le timbre de 6 kilogrammes. Il était en pression depuis une vingtaine de minutes quand l'explosion se produisit par la projection du couvercle dont les attaches avaient cédé. Le chef cuiseur,
qui se trouvait devant lui, eut le crâne fracturé et un bras cassé, ce qui entraîna sa mort trois quarts d'heure après. Un ouvrier cuiseur, placé à peu de distance, fut, de son côté, renversé par l'échappement de la vapeur, mais se releva sans blessure et put fermer aussitôt le robinet d'admission ; cet ouvrier a déclaré que la pression était d'environ e,500 dans le récipient ; d'après le chauffeur, elle était de 6 kilogrammes à 6kg,500 dans la chau. dière Roser.
Les seize boulons d'attache n'étaient pas tous équi.
AMOVIBLES. 141
distants; à hauteur du centre du couvercle et du côté gauche, un espace libre avait été réservé pour l'empla-
cement d'une charnière qui aurait transformé le couvercle en une sorte de porte ; de cette façon, la répartition était faite à peu près comme si la circonférence avait été partagée en dix-sept parties, et si l'un des points de division, situé du côté gauche sur le diamètre horizontal, n'avait pas reçu d'organe d'assemblage. De plus, il a été reconnu que plusieurs boulons manquaient au moment de l'accident. Il est avéré
qu'au
6, Pl. III), situé à la partie supérieure, et auxpoints 8, 9 et 10, dans la région inférieure, il n'exisait depuis longtemps aucune attache, car les saillies du point 16
(fig.
couvercle étaient intactes autour des encoches corresponfautes, et ne présentaient aucune trace visible de refoule,' mit du métal ni de rainures de frottement
- un ouvrier a
"ailleurs déclaré à M. l'Ingénieur des mines Walckenaer lue le boulon n° 16 n'existait pas, parce qu'il n'aurait pu .tre mis en place, en raison de la position de
la suspenpotence sur le couvercle ; quant aux boulons du tas, il paraîtrait qu'ils manquaient parce qu'eu égard à Jour disposition, on se serait brûlé les doigts en les ma-ion de la
oipulant, ou
peut-être aussi parce qu'ils auraient été
iifficilement accessibles. Notons enfin que, selon toute -probabilité, les boulons 5 et 13 faisaient également défaut; il est vrai qu'à l'entour de
leurs encoches, les sailcouvercle étaient usées, et que, de plus, celle du 13 présentait de fortes traces de frottement ; mais, d'une part les boulons 5 et 13 n'ont pas été retrouvés ; d'autre part, la chape d'attache du n° 13 avait ses deux lrefiles cassées non fraîchement, et il en était de même de l'une des oreilles de la chape du n° 5; il y a donc lieu lies du
!'admettre
que ces deux boulons ont existé autrefois, chapes ayant été brisées, on avait cessé
inais que leurs 'e s'en
servir.