Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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150 DANGERS DE L'EMPLOI DES BOULONS A CHARNIÈRE
pliquer le bord plat de l'obturateur, lequel était embouti dans sa partie centrale sous une flèche d'environ 01'1,05. Le récipient et le couvercle étaient en cuivre ; le bord de ce dernier était renforcé par un anneau de fonte de 0'11,09 de large et 25 millimètres d'épaisseur, auquel il était rivé ; mais la feuille de métal n'avait qu'une épaisseur de 2 millimètres. Le joint était obtenu au moyen de quatre boulons à charnière pourvus d'écrous à oreilles, qui étaient adaptés à la bride supérieure du récipient et se rabattaient dans un même nombre d'encoches pratiquées sur le pourtour de cette bride et sur celui du bord de l'obturateur. L'étanchéité était assurée par une tresse
en chanvre introduite dans une gorge circulaire de la bride. Cet appareil était installé avec trois autres, pour servir
à la distillation des marcs de raisin, au moyen de la vapeur. A cet effet, celle-ci, amenée par un tuyau à la partie inférieure du vase, était distribuée sous une plaque de cuivre perforée disposée au-dessous de quatre disques en cuivre, sur lesquels les marcs étaient chargés à des niveaux différents. Les quatre vases distillatoires étaient réunis entre eux, ainsi qu'a la chaudière et à un réfrigérant, par des tuyaux pourvus de robinets. Mis en actiVite en 1884, ils n'avaient pas été soumis à l'épreuve légale, et n'étaient pourvus d'aucun appareil de sûreté. Celui qui a fait explosion était alors en communication avec la chaudière génératrice, dans laquelle la pression n'était ordinairement que 1"g,500, bien que son timbre fût 44,500. Les vapeurs de ce vase devaient passer dans un
autre, puis se rendre de là au réfrigérant. Une demiheure après le commencement de l'opération, l'ouvrier
POUR MAINTENIR LES OBTURATEURS AMOVIBLES. 151
contenus dans le récipient ; il fut renversé et se fit dans
sa chute quelques blessures à la tête, mais il n'a été que légèrement brûlé et n'a subi qu'une incapacité de travail de moins de vingt jours.
Le couvercle, après avoir traversé la toiture du bâtiment abritant la distillerie, est retombé sur l'un des autres vases distillatoires, puis sur le sol. L'anneau de fonte qui le consolidait s'est brisé en quatre endroits (fig. 5, Pl. IV), mais tous ses rivets sont restés intacts.
Le disque de cuivre n'a été que légèrement déformé ; aucun des boulons à charnière ne s'est rompu ; ils ont simplement tourné autour de leurs points d'attache. La forme, l'épaisseur et le mode d'attache du couvercle étaient absolument incompatibles avec l'existence d'une pression effective appréciable à l'intérieur du récipient. l'Ingénieur des mines de Béchevel estime donc que l'accident a été la conséquence de la fermeture intempestive du robinet du tuyau par lequel les vapeurs alcooliques de-
vaient se rendre dans l'un des autres appareils de la distillerie, en communication lui-même avec le réfrigérant. Il peut se faire aussi que ce tuyau ait été obstrué par des marcs de raisin qui y auraient été entraînés ; le chauffeur prétend avoir découvert cette obstruction à la suite de l'explosion, et le fait se serait renouvelé depuis. Dans l'une ou l'autre hypothèse, on s'explique que le récipient étant resté en même temps en communication avec la chaudière, où la pression était de 14,500, l'obturateur se soit dégagé de ses quatre écrous et ait été violemment lancé en l'air. Si les quatre boulons qui le retenaient avaient été du type ordinaire, l'accident aurait peut-être été évité.
préposé à la surveillance du travail s'aperçut que le cou-
vercle laissait échapper de la vapeur. Il voulut alors serrer un de ses boulons, mais à peine avait-il commencé, que le couvercle fut projeté en l'air, ainsi que les marcs
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Accident du 15 février 1890. Fabrique de caoutchouc veuve Crausaz, à Marseille. Le récipient, qui servait à, vulcaniser le caoutchouc, consistait en un cy-
de Min°