Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAC.
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NOTE SUR LE COUP DE GRISOU
immédiat n'a jamais dépassé 2 p. 100. Ce chiffre, qui correspond à un dégagement journalier de 10 à 12.000 mètres cubes de gaz, est déjà bien fort si l'on tient compte du petit nombre de chantiers qui le fournissaient. Avant de passer à l'accident lui-même, nous indiquerons
encore que les avancements du 109 et du 119 Nord, sont situés dans une selle, où les bancs sont presque horizontaux et le charbon très solide. ACCIDENT ET SAUVETAGE.
Dans la nuit du 2 au 3 novembre 1888, à minuit, une détonation terrible se fit entendre, les portes qui fermaient le puits d'Offet furent soulevées et donnèrent passage à une épaisse colonne de fumée ; le ventilateur n'avait subi qu'un léger ralentissement, le mécanicien accéléra
la vitesse et courut fermer les portes pour
rétablir
1 aérage ; avec l'aide de trois hommes il y parvint. La fumée sort également par le puits n° 4; la violence du courant d'air déplacé est assez grande pour éteindre les becs de gaz qui entourent l'orifice du puits n° 3. Le puits n° 4 n'était alors réglé que pour la recette du 109,
et le puits n° 3 servait pour les deux recettes ; quatre ouvriers se trouvaient au 172, ils entendent les appels désespérés des receveurs du fond que la fumée envahit: l'ouvrier Geniez a le courage de descendre au 109 et de ramener, non sans difficulté, les deux receveurs ; ce sont les seuls ouvriers du fond qui aient revu le jour. Quatre-vingts ouvriers travaillaient cette nuit aux remblais et aux réparations du quartier de Campagnac Nord, sous la surveillance du chef de poste Poirrieu; au bruit de l'explosion, Poirrieu, qui a déjà échappé à deux accidents
semblables dans la Loire, se précipite dans la galerie d'allongement à l'extrémité de laquelle il se trouvait; il jette l'alarme dans chaque traverse, et cherche à emmener
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ses hommes vers le puits d'Offet ; ceux-ci, renversés pour
la plupart par l'explosion, se relèvent et fuient, mais la fumée montant par le plan n° 3 afflue vers le puits d'Offet et seize ouvriers tombent en route, trois autres rebroussent chemin et fuient devant la fumée vers le puits n° 5; le rétablissement de l'aérage devait les asphyxier. Le plus grand nombre traverse les gaz délétères et arrive au puits où l'air les ranime. Poirrieu les engage dans le travers-banc du 172: à ce moment même le machiniste rétablit l'aérage, le puits refoule la fumée dans le traversbanc, et les ouvriers tomberaient en route si Poirrieu ne parvenait à remettre sur leurs gonds deux portes qui les isolent de la fumée. La troupe ainsi sauvée arrive au puits n° 3; un ouvrier descend du jour pour venir les chercher ; Poirrieu se repose un instant et redescend visiter son quartier, tandis que l'ouvrier, aidé d'un camarade, tente de descendre au 109 par le puits n° 3; mais la fumée monte en abondance, ils n'ont que le temps de donner le signal de la remontée et l'un d'eux tombe évanoui dans la cage.
Dans le quartier du Sud, soixante-deux ouvriers travaillaient sous la conduite du chef de poste Boyer ; l'explosion les renverse le nommé Broussal a, dans sa chute, le crâne fracassé contre un pied-droit au sommet du plan n° 4. Boyer rassemble ses hommes et cherche à descendre au 139, mais la fumée les chasse et c'est à grand'peine qu'ils arrivent au puits d'Offet, luttant contre le mauvais air que le rétablissement de l'aérage ramène sur eux.
Poirrieu trouve dans les diverses traverses de son quartier seize ouvriers inanimés, on les transporte à l'air frais, mais trois seulement sont rappelés à la vie. Deux d'entre eux avaient pu remonter une cheminée qui va au 165 et dans laquelle ils travaillaient ; ils ne se souviennent que d'avoir aperçu une grande flamme au du 139