Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)

NOTE SUR LE COUP DE GRISOU

SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAC.

eux des vides dans lesquels nous plongeons la main pour rechercher les lampes des victimes. A ce moment, un ou-

des manquants était connue et trois ouvriers restaient à trouver ; Costes et Roux, les ouvriers de l'avancement Nord du 119, et Allègre, freinteur du plan n° 1. Comme la mine entière avait été explorée, il fallait se rendre à l'idée déjà exprimée par leurs camarades, à savoir que les cadavres devaient se trouver dans l'écurie de la tête du plan n° 1. Surpris par la mort pendant le repas ou le repos, les trois ouvriers avaient été barrés lors de l'incendie. Autant pour terminer l'enlèvement des cadavres et donner une sépulture à ces malheureux que pour ramener la tranquillité dans l'esprit des ouvriers, il convenait de rentrer dans l'écurie et d'en retirer les trois corps, au risque de refaire un barrage si le feu était le plus fort. Trois chevaux se trouvaient aussi dans cet espace.

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vrier resté à 70 mètres en arrière, près de la croisière du mur, effrayé par la chute d'un bloc sur le garnissage de la croisière, donne l'alarme ; les ouvriers se sauvent le

long de l'étroite gaine, nous sortons tous tant bien que mal du cul-de-sac où la fuite des ouvriers nous laisse presque dans l'obscurité ; M. de Castelnau se blesse à la jambe dans cette retraite. Nous enjambons les deux cadavres et nous retrouvons notre monde à la croisière: c'est une fausse alerte. On consolide cependant le garnissage et nous retournons chercher les cadavres laissés dans la gaine. On est obligé de scier des bois qui font obstacle pour emporter les deux corps dans des toiles ; les cercueils attendent près de la croisière, mais il est impossible de procéder 4, l'ensevelissement, car l'espace est trop restreint ; c'est au pied du plan n° 2 que se fait la mise en bière.

A minuit et demi tout est terminé, mais il s'agit de revenir chercher les lampes des victimes ; les ouvriers énervés par cette besogne et par l'alerte de tout à l'heure ne nous aideraient plus avec le dévouement dont ils ont fait preuve jusqu'ici et pourraient devenir plus nuisibles qu'utiles en cas de danger. Nous les renvoyons et nous retournons, MM. de Castelnau, Devun, Bravard et nous, à la recherche des lampes. Après cinq minutes, Bravard' les ramasse successivement toutes deux à 2'1,50 du front de taille, auprès du chariot culbuté qui se trouve là. On pouvait s'attendre à en trouver une ouverte, témoi-

gnage d'une imprudence, à laquelle on aurait attribué l'accident. Il n'en est rien ; jusqu'à réserve d'un examen plus approfondi, elles paraissent en parfait état. A une heure du matin, mardi 6 novembre, nous quittons le 109. L'enlèvement des cadavres n'était pas terminé ; la liste

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Attaque de l'écurie de la tête du plan n° 1. - Pour tracer le 139 Sud, on avait pris deux galeries jumelles réunies par une recoupe ; la galerie du toit était venue

buter contre le toit, et l'on

avait poursuivi le traçage avec une seule galerie, et remblayé la recoupe ; il restait donc un tronçon de galerie au toit, long de 30 mètres

on

l'élargit jusqu'à 4 mètres sur la moitié de sa longueur et on transforma ce vide en écurie. Comme nous l'avons dit plus haut, les sauveteurs trou-

vèrent cet espace en feu et réussirent à grand'peine à le

barrer juste à l'extrémité ; une épaisse fumée empêchait d'ailleurs de voir à l'intérieur. Au bout de la recoupe, un

Pilonnage fut établi pour intercepter l'arrivée de l'air.

C'est là que devaient se trouver trois hommes et trois

chevaux, il fallait crever le barrage pour y rentrer: la be-

sogne était délicate , car les gaz délétères et explosifs (oxyde de carbone, gaz d'éclairage, acide carbonique) remplissaient sans doute le vide de 200 mètres cubes situé derrière le barrage. On convint d'attendre quelques jours

pour laisser au feu le temps de s'éteindre. M. l'in-