Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)

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NOTE SUR LÉ COUP DE GRISOU

SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAC.

galeries du 139; les portes du 109 avaient été rétablies

depuis l'accident, on alla déboucher la traverse n° 6 de crainte qu'un éboulement n'obstruât la traverse n°7 par où passait l'air. Toutes les fumées devaient donc sortir par le 109, aussi l'accès de cet étage fut-il rigoureusement interdit et le receveur remonté au jour ; enfin une toile normale au barrage et le divisant par moitié fut placée pour faire passer tout le courant d'air dans l'écurie. A_ huit heures du matin le premier coup de hache est donné dans le barrage, en haut et à l'aval du courant

d'air, on arrache deux planches sur la moitié de leur longueur et l'on attend quelques minutes, puis on pratique une ouverture en bas et en amont ; l'air commencerait à circuler si, avant de faire le barrage la nuit où l'accident s'est produit, les sauveteurs n'avaient pas placé une toile

mouillée qu'il s'agit d'enlever ; on essaye et l'on réussit à extraire la toile entière ; elle est encore humide, salie

et non brûlée. On injecte de l'eau dans l'écurie et on agrandit l'ouverture du bas, puis, conformément au programme adopté, tout le monde se retire, les ouvriers par

le plan n° 4 jusqu'au 172, les ingénieurs et le maîtremineur Bravard attendent dans la galerie du 139 Sud, Après une demi-heure d'attente, et bien que les ouvriers

aient été renvoyés pour une heure, M. de Castelnau retourne vers l'écurie accompagné de MM Devun, Bernard

et Bravard.; ils pénètrent par l'ouverture, un âne en obstrue l'entrée ; l'atmosphère parait respirable, mais an delà le corps d'un cheval disparaît à demi sous un ébou-

lement de charbon qui dégage de légères fumées; un nuage de vapeur blanche cache les chapeaux des cadres; l'incendie menace de se rallumer et il est grand temps de le combattre. M. de Castelnau empêche à grand'peine Bravard de s'aventurer jusqu'au fond ; ces messieurs reviennent nous

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chercher, on envoie prévenir les ouvriers et à neuf heures on se dispose à pénétrer dans l'écurie. Les pompes sont en batterie, les hommes font la chaîne, jusqu'au puisard, on arrache ce qui reste du barrage et on entre en tendant une toile et en inondant devant soi. Les premiers mètres sont vides et nous avons pendant un instant l'appréhension que, contre toutes les probabilités, les cadavres ne soient autre part ; mais Bravard, qui s'est aventuré au fond, les découvre tous les trois dans le boyau qui termine l'écurie. On continue à avancer la toile et l'on procède à l'enlèvement des corps. L'odeur épouvantable qui règne dans cette atmosphère chaude et humide rend le travail très pénible le feu a repris en couronne malgré les pompes, c'est maintenant le charbon qui brûle et le feu en nature que nous avons au-dessus de la tête. On enlève les cadavres, le docteur procède aux constatations et préside à la distribution des désinfectants. Le premier corps retiré est celui d'Allègre

pour le reconnaître, quelqu'un essaie de retourner la tête,

dont l'oreille lui reste dans la main. Les corps sont mis dans les cercueils et remontés au jour. On tente d'enlever les chevaux: le troisième cheval avait fui jusqu'au fond de l'écurie où on l'a trouvé ébroué sur le remblai ; des hommes gantés de toile phéniquée doivent

dépecer les cadavres, que leurs masses et leur état de décomposition n'auraient pas permis d'enlever entiers. L'âne est chargé sur un chariot,

mais le feu continue à

se développer, il devient difficile de lutter contre lui ; les ouvriers qui ont fait preuve, dans cette opération, d'un dévouement absolu et qu'on ne saurait trop louer, travaillent avec moins de confiance

un séjour de quatre

dans une atmosphère empestée en indispose Plusieurs. heures

Devant

l'invasion croissante du feu, M. l'Ingénieur en