Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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NOTE SUR LE COUP DE GRISOU
pas atteint. Vers le Sud, l'éboulement de la base du plan a dû arrêter son parcours. C'est un développement d'au moins 1.700 mètres. La destruction de toutes les gaines, l'arrachement de toutes les portes, qui ont suivi le premier souffle, ont permis au mélange inflammable, chassé par la violence de l'onde explosive, de se répandre sur une étendue aussi grande.
L'air s'est déplacé avec une vitesse énorme, allant tuer un ouvrier du Sud à 600 mètres du pointde départ,
soulevant les lourdes portes du puits d'Offet après 500 mètres de parcours, remontant les puits des Clots
il éteignit le gaz de la recette, renversant les ouvriers du Nord. Puis, le torrent de gaz irrespirables, consécutifs à l'ex-
plosion, se répandit dans la mine, revêtant toutes les galeries d'une couche épaisse de suie, résidu d'une combustion incomplète, et montant vers le puits d'Offet, alors débouché, ou vers les puits des Clots. Le rétablissement de l'aérage repoussa les fumées vers les sorties d'air habituelles, permit le retour dans la mine et les travaux de sauvetage. Quant au dégagement de gaz, il n'a pas cessé tout de suite après l'explosion ; la cause qui l'a amené a certainement perdu la plus grande partie de son intensité, mais la lampe Pieler a accusé pendant une dizaine de jours une dans proportion de 2 p. 100 dans le retour d'air et 2 la galerie du toit (ce chiffre a été dépassé pendant le sauvetage, puisque la galerie du toit marquait nettement à la lampe ordinaire), et cela, malgré la suspension de tout travail au charbon et la non contamination par le gaz du 119, que le courant d'air ne balayait plus.
C'est un dégagement d'au moins 200.000 mètres cubes
de grisou pur (à la pression atmosphérique) qui s'est fait pendant les premiers jours qui ont suivi la catastro-
SURVENU A LA MINE DE
CAMPAGNAC.
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plie, et dont la plus grande part est imputable à la cause qui a versé dans la mine le grisou brûlé par l'explosion. RECHERCHE DES CAUSES DE L'ACCIDENT.
Origine de Pexplosion. La première question est celle de l'origine de l'explosion. Il ne peut subsister à cet égard aucun doute. Le mélange explosif s'est enflammé à
l'avancement extrême Nord, au chantier des ouvriers G-alland et Serin; tout le démontre.
Le 172 n'a été décimé que par la fumée et les gaz irrespirables ; on
ne travaillait cette nuit-là ni au 139,
ni au 129; les ouvriers du 119 ont été trouvés en dehors de leurs chantiers ; le 109 Sud n'était pas grisouteux ; les deux ouvriers de la traverse du mur, Carattier et Lacombe, ont été tués en dehors de leur chantier, tandis qu'ils prenaient leur repas. Il ne reste donc que les chantiers Galland et Fallières d'où ait
pu partir l'explosion ; graduellement croissante des dégâts en s'avançant vers le nord parait montrer aussi que c'est le point initial ; enfin l'examen des cadavres apporte une l'importance
preuve concluante à cette idée. Alors que les brûlures ne dépassent
pas le deuxième degré sur le reste des victimes, le rapport médical constate que Serin et Galland sont brêlés au troisième degré et même ont subi un commencement de carbonisation. Tout prouve que les effets calorifiques ont atteint leur maximum d'intensité dans ce chantier et que là, et nulle autre part, se trouve le point d'inflammation du mé-
lange explosif. Nous admettons,
comme on le voit, que le point
origine de l'explosion a coïncidé, dans la catastrophe de Campa-
gnac, avec celui où les effets thermiques ont atteint leur maximum. Tome XIX, 1891. 18