Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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NOTE SUR LE COUP DE GRISOU
30 Défectuosité spéciale d'une lampe ; 40 Manque de sécurité d'un type de lampe.
(Il y aurait encore l'existence d'un feu dans la mine. Nous n'en parlons que pour mémoire). La première et la troisième cause s'éliminent de suite,
le tirage à la poudre n'a jamais été pratiqué dans les quartiers du bas, et l'examen le plus attentif a prouvé que les lampes étaient en parfait état. Ces lampes étaient du système Cosset-Dubrulle, dans lequel le verrou qui sert à la fermeture et la mèche sont solidaires d'une même vis, de telle façon qu'on ne peut ouvrir la lampe sans l'éteindre. Les lampes ramassées dans la mine après l'accident étaient vissées à fond : par suite les ouvriers n'avaient nullement cherché à les allumer. Une imprudence s'expliquerait seulement par le désir de fumer. Le grisou a donc été enflammé, soit par une allumette qu'un ouvrier du chantier Galland aurait allumée pour fumer, soit par suite d'un manque de sécurité du type de. lampes Cesset-Dubrulle , dans les conditions spéciales aux-
quelles l'une de ces lampes a pu se trouver exposée. Remarquons enfin que les deux causes de production du milieu explosif et les deux causes d'inflammation qui pourraient, à la rigueur, former quatre combinaisons, n'en fournissent que deux vraisemblables, car il serait antirationnel de supposer que les ouvriers ont commis une imprudence au moment précis où un dégagement anormal de grisou la rendait dangereuse. Nous arrivons donc à ces deux hypothèses 1° Milieu normalement explosif et imprudence d'un ouvrier ; 2° Dégagement anormal de grisou et manque de sécurité du type de lampe employé dans les conditions excep-
tionnelles créées par ce dégagement. Nous avons certainement énoncé toutes les causes
SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAC.
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possibles de production d'un milieu explosif et nous avons, dans l'état actuel de nos connaissances, formulé toutes celles qui ont pu déterminer l'inflammation.
La certitude que l'aérage n'a pas été suspendu, l'absence de tirage à la poudre, le bon état des lampes, nous ont suffi pour restreindre beaucoup le champ des hypothèses et pour ramener toute la discussion aux points suivants
La mine était-elle normalement explosive? Les ouvriers ont-ils commis une imprudence? La lampe employée peut-elle se trouver en défaut dans le cas d'un dégagement anormal? Nous avons consulté les archives de la mine, interrogé tout le personnel dirigeant et la plus grande partie du personnel ouvrier. Cette enquête et les très nombreuses visites que nous avons faites depuis un an dans les quartiers grisouteux nous permettent d'affirmer qu'au chantier Galland le milieu n'était pas explosif. La gaine arrivait à 2'1,70 du front de taille ; jamais, dans ces conditions, l'atmosphère du chantier ne marque plus à la lampe que celle du courant d'air, car les 7 mètres cubes d'air qui passaient alors dans cet étroit espace brassaient le grisou et n'en laissaient pas, même en couronne, même derrière les cadres ; tout au plus, dans des points exceptionnels, voit-on une lame de grisou s'élever le long du front de taille, mais, dans une position inaccessible à la lampe du mineur. Nous avons examiné. avec soin, à l'aide d'une lampe
Pieler, plus de 300 chantiers grisouteux dans la mine de Campagnac , et nous sommes certains que l'atmosphère d'un chantier aussi net, aussi bien aéré que celui de Galland, n'a pu différer que d'une manière insensible (par exemple au maximum 1/4 p. 100, évalué à la lampe Pieler) du courant qui y entre et qui en sort, en admettant naturellement qu'aucun dégagement anormal n'ait