Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)

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SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAC.

NOTE SUR LE COUP DE GRISOU

lieu à ce chantier même, mais la discussion de ce point se fera en même temps que celle de la troisième hypothèse. Nous résumons tout ce qui précède de la manière suivante Admettre, dans le chantier Galland, en l'absence d'un dégagement anormal, une atmosphère aussi dangereuse qu'elle l'a été, c'est admettre un courant explosif régnant dans la plus grande partie de l'étage 109, ce qui supposerait une mine normalement dangereuse et un défaut absolu de surveillance. Or, rien ne nous permet de penser que les quartiers grisouteux aient été laissés dans un pareil état. En ce qui concerne le chantier Galland, le maître-mineur, le chef de poste et les ouvriers de jour affirment que cet avancement était peu grisouteux. (On entend toujours le chant du grisou au front de taille, dans les chantiers du 109, sans que pour cela la lampe en décèle). De plus, l'enquête a prouvé que le chef de poste de nuit, Costes, a fait au moins une visite complète des chantiers du fond et probablement deux, cela ressort des pa-

roles qu'il a prononcées devant les receveurs du 172, quand il est venu chercher son repas : il a déclaré de plus, que sa tournée ne lui avait pas montré plus de grisou qu'a l'ordinaire. L'enquête a porté sur l'état général de la mine et rien n'autorise non plus à penser qu'en aucun point se soit trouvée une accumulation de gaz capable d'amener une catastrophe comparable à celle du 3 novembre. Si dans une ou deux visites administratives on a, en 1887, trouvé du grisou en certains points de la mine, plusieurs autres ultérieures ont montré que la mine était, à cet égard, en bon état. M. de Castelnau, dans une visite complète des étages grisouteux, n'avait rien remarqué d'anormal et avait constaté que la mine était bien aérée. Des jaugeages anémométriques étaient effectués

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chaque semaine, accompagnés de dosages à la lampe Pieler; leurs résultats étaient soigneusement notés sur un registre spécial. Il est arrivé à plusieurs reprises que le retour d'air des quartiers grisouteux a marqué 2 p. 100,

et cette augmentation du grisou a toujours été suivie, par mesure de prudence, de l'arrêt des travaux d'avancement.

Les essais faits régulièrement sur le retour d'air et la quantité non dangereuse (1 à 2 p. 100) de grisou qu'ils révélaient, le petit nombre de chantiers placés sur le courant (8 au maximum, 5 la nuit de l'accident), le soin tout particulier avec lequel étaient confectionnées les gaines

et les portes, le remblayage des vides inutiles, l'interdiction du tirage à la poudre, les visites administratives satisfaisantes, nous paraissent démontrer le souci que

prenaient les exploitants de la sécurité de leur mine et l'impossibilité d'y rencontrer normalement la quantité de grisou qui seule a pu causer la catastrophe. Ces raisons sont encore renforcées, en ce qui concerne le chantier Galland , origine de l'explosion, par les dépositions des ouvriers et la certitude que le chef de poste l'a visité, quelques heures auparavant, sans y trouver rien à signaler.

C'est pourquoi nous avons été amenés à exclure l'idée qu'un manque de prudence ou un défaut de surveillance eût causé la catastrophe. Le mélange explosif est.dii à un dégagement anormal. Nous voici conduits forcément à l'idée d'un dégagement anormal, subit, très violent de grisou ; il ne s'agit. plus que d'en rechercher l'origine et le mode d'inflammation; pour ce dernier nous ne pouvons hésiter, comme il a été dit, qu'entre l'imprudence d'un ouvrier du chantier Galland et le manque de sécurité du type de lampe. Cosset-Duhrulle, sous l'influence d'un courant explosif.