Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
Page : Image 124
Révision de 14 janv. 2015 04:40:07, edited by Anonymes
202
NOTE SUR LE COUP DE GRISOU
vitesse avec laquelle ce courant a rencontré la lampe a dû être considérable ; il est facile de la calculer et de s'en rendre compte expérimentalement; la moyenne de vingt et une observations donne un volume de 7 mètres cubes pour le courant d'air qui aérait le chantier Galland. Quant à la section des petits compartiments ce qui d'aérage, elle est comprise entre Inl',25 et de 5',38 pour le petit goyot donne une vitesse théorique (et de 2'1,50 pour le grand). Cette vitesse était naturellement loin d'être atteinte à cause des pertes inévitables
par une gaine longue de 15 mètres. Cependant, des expériences directes faites dans des conditions assez
défectueuses, sur une gaine joignant mal avec la couronne, mais par compensation moins longue que celle du chantier Galland, nous ont donné 3'11,84. Il est hors de doute que, au débouché du petit compartiment dans le chantier, le
courant d'air était animé d'une vitesse supérieure à 3 mètres par seconde. La lampe Cosset-Dubrulle, supposée en parfait état, peut-elle, à coup sûr, résister à l'action d'un courant explosif qui la frappe horizontalement avec une vitesse de 3 mètres? (L'action horizontale du courant a même été aggravée par celle du remous résultant du changement brusque de section.) L'expérience prouve que non. Dans ces conditions, la propagation de la flamme hors de la lampe est très probable. C'est donc là qu'il faut chercher la seconde cause de la catastrophe.
SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAC.
L'appareil de sûreté se compose, comme dans
La lampe de deux parties du système Cosset-Dubrulle se compose
d'un mérite inégal. La rave, qui constitue la Partie originale et brevetée, est munie d'une fermeture spéciale ne per mettant d'ouvrir la lampe qu'après l'avoir éteinte ; elle est soigneusement construite.
la lampe
Mueseler, d'un tamis de toile métallique et d'un muni d'une cheminée ; mais les dimensions diaphragme de la lampe Mueseler réglementaire de Belgique, ont été
dénaturées par le constructeur, dans le but, sans doute, d'obtenir un éclairage meilleur et une moins facile extinction et ce changement suffit pour provoquer une différence considérable dans le degré de sécurité des deux lampes. Dans un milieu grisouteux au repos, les éléments de sécurité d'une lampe à flamme de grandeur normale, sont la grandeur des mailles du tamis et le volume que peut occuper à l'intérieur le mélange gazeux; car de ce volume dépend la vitesse avec laquelle l'explosion intérieure vient frapper la toile, et par suite le passage de la flamme à l'extérieur. Toutefois, les lampes les moins sûres que l'on ait construites jusqu'à présent ,
l'ont touassez pour ne présenter aucun danger, si rien ne vient modifier l'état de repos du milieu. Mais des circonstances tellement multiples peuvent agiter l'atmosphère d'un chantier qu'il faut toujours, pour évaluer la sécurité d'une lampe, la supposer dans un milieu en mouvement; ce mouvement peut d'ailleurs n'être que relatif et être dû à la maladresse d'un ouvrier ; en tous cas une cause normale d'agitation réside dans l'aérage. jours été
Le milieu
explosif pénétrant dans la lampe, s'enflamme,
se fait à l'intérieur et sa vitesse augmente jusqu'au tamis. l'explosion
Si à cette vitesse vient s'ajouter celle du la toile peut n'être pas suffisante pour arrêter la flamme. Dans le type le plus simple, celui de la lampe Davy, une vitesse de 2 mètres, ajoutée à celle de la propagation, suffit à faire passer la flamme. Le danger une fois connu, des artifices multiples ont été tentés pour y remédier. Dans les lampes Clanny et Boty, l'alimentation est renversée, les produits brûlés viennent se mêler aux produits coMbustibles pour en diminuer milieu explosif,
Examen critique de la lampe Dubrulle. -
203