Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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NOTE SUR LE COUP DE GRISOU
l'explosibilité et la vitesse propre d'explosion; ce moyen est d'ailleurs assez précaire et loin de valoir les suivants.
Dans les lampes Marsaut , Gray, Fumat, on brise la vitesse du courant explosif par une cuirasse ou par tout autre moyen en l'obligeant à suivre un chemin compliqué avant d'arriver sur la mèche ; dans la lampe Mueseler et pour des conditions normales d'alimentation, la solution
est plus radicale encore, car un organe spécial, la cheminée, empêche l'explosion d'atteindre le tamis et la limite à un diaphragme, placé si près de la mèche que la vitesse de propagation est alors trop faible pour offrir aucun danger. La cheminée, haute, étroite, sert de sor-
tie aux produits brûlés, mais la sortie est assez lente pour que l'extrémité de la cheminée soit toujours encombrée de gaz inertes qui empêchent, d'une manière absolue, l'explosion de se propager jusqu'au tamis. Quant au diaphragme, il est, nous l'avons dit, trop voisin de la mèche pour que la flamme puisse le franchir. Nous sortirions absolument des circonstances de l'ac-
cident de Campagnac en voulant examiner ce qui se passe quant on fait petit feu; ce cas est à la fois moins intéressant, plus difficile, et il expose à des dangers plus
grands, bien que se manifestant d'une manière assez capricieuse. Les éléments de sécurité de la lampe Mueseler
sont la
longueur et l'étroitesse de la cheminée: la Commission belge, qui l'a bien compris, a réglementé ces éléments d'une manière étroite et précise. Malgré cela, malgré les expériences de MM. Mallard et Le Chatelier et celles
de M. Marsaut montrant « quel est le danger de modifier arbitrairement, comme le font certains constructeurs, le type de la lampe)) (Ann. des min., 8e sér., t. III, p. 65), malgré celles de la Commission française du grisou et
ce qu'on lit dans les Principes à consulte?' (page 47): « la sécurité de la lampe Mueseler peut être
de beaucoup
SURVENU A LA MINE DE CAMI'AGNAC. atténuée, si l'on modifie d'une
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manière notable les
dimensions des pièces essentielles et particulièrement les dimensions du cône qui sert de cheminée et la position de ce cône dans l'intérieur de la lampe », les constructeurs ont dénaturé les dimensions de la lampe Mueseler type pour supprimer la facile extinction qui constitue le principal défaut de cette lampe. Le tableau ci-dessous résume la différence entre la Ilueseler type et la Cosset-Dubrulle qui était en service à Campagnac
Cheminée.
Diamètre intérieur au sommet à la base Hauteur du cône inférieur. totale de la cheminée de la cheminée au-dessus du diaphragme de la base au-dessus du porte-mèche . Nombre de mailles au centimètre carré
Mueseler Cossettype Dubralle 30 27
117 90 22
144
28 27 72
45 24 158
La fig. 5, Pl. VI, met en évidence les mêmes différences. On voit, de suite, combien les cheminées se res-
semblent peu et de quelle manière différente elles doivent se comporter dans un milieu explosif : l'une, remplie de produits inertes, arrête l'explosion ; l'autre, trop courte et trop large, peut la laisser passer ; la flamme arrive
alors
au tamis et sa vitesse propre, jointe à celle du milieu, pro-
page, comme dans la lampe Davy, l'explosion au dehors. Nous avons voulu étayer cette manière qu'énoncée
de voir, bien par les savants autorisés cités plus haut, de
quelques expériences. Une cloche Marsaut fut installée à Campagnac : la lampe Dubrulle a, presque toujours, laissé passer la flamme par la cheminée dans le cylindre de toile et cela avec une flamme ordinaire ; la lampe Mueseler n'a naturellement jamais donné rien de pareil. Une lampe
Dubrulle est placée dans la cloche, elle se