Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)

NOTE SUR LE COUP DE GRISOU

SURVENU A LA MINE DE CAMPAGNAG.

remplit de flamme ; nous soufflons dessus avec un simple soufflet à main, la flamme envahit la cloche. Un bec de gaz est placé horizontalement contre le ta-

dans la reconstitution de la catastrophe, elle a été découverte, le 30 janvier 1889, dans la traverse du mur, sous forme d'un soufflard tout à fait exceptionnel, autant par son débit que par le passage qu'il s'est ouvert au

206

mis à une hauteur variable entre le diaphragme et le sommet de la cheminée; on l'ouvre : 90 fois sur 100 la

207

travers du charbon.

flamme sort par la cheminée et vient enflammer le bec de gaz. Jamais rien de semblable avec la lampe Mueseler. Une certaine lampe Dubrulle n'a jamais transmis l'explosion et cela tient, après examen, à ce que la cheminée en était notablement plus étroite que la grande majorité des cheminées de ce type (*) Si l'on obstrue la moitié de la cheminée d'une lampe Dubrulle, elle ne transmet plus l'explosion.

Ainsi que nous l'avons dit plus haut, le travers-banc du mur n'avait pas été relevé, parce que les deux ouvriers qui y travaillaient, Carattier et Lacombe, avaient été retrouvés dans la recoupe qui lui fait face. La Compagnie, désireuse de ne laisser subsister aucun vide en dehors du courant d'air, déblaya ce travers-bancs dans le mois de janvier. Par une lettre en date du 30 janvier,

De cette discussion, nous concluons que le manque de sécurité de la lampe Cosset-Dubrulle,

d'un soufflard très remarquable. Le 1" février, nous allâmes le voir, M. l'Ingénieur en chef le vit la semaine suivante, et nous y sommes retournés maintes fois depuis.

Conclusion.

employée à Campagnac (comme des lampes Mueseler bâ-

tardes en général), dans le courant explosif violent auquel elle a été exposée au chantier Galland, est la cause de beaucoup la plus vraisemblable de l'inflammation. Nous ne disons pas la cause certaine, parce qu'il nous est impossible d'écarter, d'une manière irréfutable, question d'imprudence ; mais, si on veut bien se reporter à ce qui touche cette hypothèse, on comprendra que nous avons la conviction que la lampe a été mise en défaut dans les circonstances exceptionnellement dangereuses où elle s'est trouvée placée.

Découverte d'un soufflard. - Quant à l'origine du dégagement, seul point qui nous reste à déterminer (*) La lampe Dubrulle, qui est caractérisée par son mode de fermeture, n'est pas invariable dans ses autres parties; il peut y en avoir, de ce type, dont les divers organes aient des dimensions assez rapprochées de celles de la lampe Mueseler pour aussi sûres que celle-ci.

être

M. Seibel nous annonçait la découverte, au front de taille,

Le front de taille était intact, mais dans le poste de,la

nuit pendant laquelle la catastrophe s'est produite, les ouvriers avaient creusé, sur la gauche, une entaille haute de Im,50, profonde de O'n,10, large de 0111,20 (déposition de l'ouvrier Calmels, qui avait travaillé pendant le jour, le 2 novembre, à ce chantier). Dans cette

entaille, à un trou béant, dont l'entrée avait 0'n,15 de diamètre : sa forme était celle d'un cône, dont l'axe, d'abord normal au front de taille, remontait ensuite en tournant à gauche ; la profondeur du trou pouvait être évaluée à 0'n,40, la main y entrait ainsi que la moitié de l'avant-bras. Les parois en étaient garnies de charbon broyé, tandis que le trou était ouvert dans un charbon très dur ; nous n'avons pas trouvé de charbon broyé au front de taille, mais l'exItlosion avait dû le dis1111,40 du sol, s'ouvrait

perser.

lin jet très net de grisou, main, sortait de ce trou; la

sensible à l'oreille et à la

couronne du chantier qui se trouvait au-dessus était explosive.