Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)

MÉTHODES D'EXPLOITATION

DES COUCHES DE HOUILLE PUISSANTES.

dangers que présentait l'abatage dans les chambres de foudroyage entraînaient l'abandon d'une partie des richesses minérales ; d'autre part, la fréquence des feux obligeait à laisser de forts piliers de charbon pour isoler

maintenir des voies de roulage. La conservation de ces dernières aurait été rendue très précaire par suite des incendies. On se bornait donc, dans un étage, à déhouiller un seul panneau à chaque extrémité du champ d'exploitation, ce qui limitait d'une manière fâcheuse la produc-

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les quartiers incendiés. Aussi peut-on admettre que dans

les couches ayant une épaisseur de 6 à 8 mètres, on laissait au moins la moitié, souvent même les deux tiers

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tion.

éboulements a été seulement de 0,61 pour 100.000 tonnes.

Abandon de la méthode. - Ces divers inconvénients amenèrent la compagnie de Blanzy, vivement pressée d'ailleurs à cet égard par l'Administration, à abandonner successivement ce mode d'exploitation. Aussi les dépilages sans remblais n'ont-ils plus été employés, durant ces dernières années, que dans le district de Montmaillot, où la couche, non grisouteuse, a une épaisseur moyenne ne dépassant pas 3 mètres, où le toit est solide et la pente faible. Mais même dans ces conditions, qui sont cependant assez favorables , l'exploitation présentait de sérieux inconvénients, au point de vue de l'aérage des chantiers, de l'absence de concentration de ces derniers,

L'aérage dans les chantiers d'abatage était à peu près nul. La fig. 4 montre que chaque chantier venait buter contre des éboulements ; il n'y passait donc que l'air qui

Aussi cette méthode vient-elle d'être abandonnée à Montmaillot, et remplacée par la méthode horizontale avec

du gîte, et que, dans les couches très puissantes, les pertes, plus considérables encore, étaient des deux tiers ou des trois quarts. Le travail était dangereux pour les ouvriers ; les accidents étaient particulièrement nombreux. Ainsi, pendant la période de 1860 à 1864, où l'exploitation était opérée surtout par foudroyage, le nombre d'ouvriers tués par éboulements avait été de 21 pour une production d'environ

1.560.000 tonnes, soit 1,34 pour 100.000 tonnes, tandis que, de 1870 à 1875, ou les foudroyages étaient presque totalement abandonnés, le nombre d'ouvriers tués par

pouvait filtrer à travers les éboulis. Ajoutons encore qu'on avait une tendance à restreindre l'aérage pour éviter le développement des incendies souterrains. L'emploi d'une pareille méthode devenait donc particulièrement dangereux dans les quartiers grisouteux-; et même en l'absence de grisou, il y avait le grave inconvénient que les chantiers étaient généralement très chauds, que l'atmosphère était souvent chargée de poussières, et que les ouvriers se trouvaient dans de très mauvaises conditions hygiéniques. Le dépilage ne pouvait guère être opéré qu'en battant en retraite, du côté du puits d'extraction ; il eût été imprudent d'attaquer les massifs autour desquels il fallait

et

de l'enlèvement complet des richesses minérales.

remblais.

Disons incidemment que, dans les autres districts des mines de Blanzy, on n'a pas hésité, depuis une époque

assez ancienne, à remblayer tous les vides avec des matériaux provenant de l'extérieur, quand bien même les couches avaient des épaisseurs parfois inférieures à 2 mètres. Nous dirons plus loin comment il est procédé en pareil cas, dans un quartier du champ d'exploitation du puits Saint-Pierre. § 2.

Méthode par rabatages.

Considérations générales.- La méthode par rabatages

a été imaginée après que la méthode en travers ou par