Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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MÉTHODES D'EXPLOITATION
dans un petit nombre de cas que la pente des couches permet l' emploi des tailles montantes. Les tailles chassantes, au contraire, conviennent à tous
les cas, quelle que soit l'inclinaison ; en outre, la voie
qui sert au roulage des charbons d'un chantier peut servir au transport des remblais destinés au chantier voisin situé à l'aval-pendage. C'était donc aux tailles chassantes que devaient presque toujours recourir les exploitants pour le déhouille:lient des tranches inclinées.
Aussi, dans l'exposé qui va suivre, aurons-nous exclusivement en vue les tailles chassantes ; cependant comme quelques essais de tailles montantes ont eu lieu dans Saône - et - Loire, nous en dirons quelques mots, après avoir passé en revue les applications des tailles chassantes. Tailles chassantes. Dispositions spéciales qu'elles mo-
tivent. - On avait tout d'abord essayé d'enlever une première tranche sur toute l'étendue du champ d'exploitation d'un étage, puis de déhouiller successivement de
la même façon les tranches supérieures, mais on dut rapidement renoncer à cette manière d'opérer. Les dislocations provoquées par le tassement des remblais déterminaient en effet des incendies souterrains dans les tranches supérieures, et on arriva à reconnaître que dans
un quartier le déhouillement d'une tranche devait être suivi le plus tôt possible de celui des tranches situées au-dessus.
Mais alors on se trouvait en présence d'autres difficultés qui obligeaient à modifier les méthodes appliquées aux couches minces. Le champ d'exploitation d'un étage,
dans ces dernières, correspond le plus généralement à une bande d'environ 100 mètres de largeur limitée à sa partie supérieure et à sa partie inférieure par des plans horizontaux; on crée tous les 100 ou 120 mètres, suivant
DES COUCHES DE HOUILLE PUISSANTES.
275 la pente, des plans inclinés, et on découpe ainsi dans le gîte
de grands panneaux rectangulaires. De ces plans inclinés partent huit à dix niveaux secondaires qui découpent des
piliers longs ayant environ 10 à 12 mètres de largeur. Ces divers piliers longs sont exploités simultanément, en battant en retraite vers le plan incliné de service. Chacun
des plans inclinés dessert ainsi huit ou dix chantiers, mais il arrive souvent que leur fonctionnement est gêné, et que leur rendement est insuffisant par suite de l'existence de recettes multiples. Ces dernières exigent, en effet, l'installation de freins inclinés avec contrepoids ; les wagons pleins ifont monter le contrepoids qui provoque à son tour l'ascension des wagons vides. Sur deux manuvres une seule est donc utilisée pour la circulation du charbon. En outre, comme on ne peut disposer dans le plan incliné des butoirs fixes aux diverses recettes, il en résulte que les manoeuvres comportent des tâtonnements
qui entraînent des pertes de temps. Ainsi aux mines de ffianzy où existaient jadis, dans le district de Lucy, des plans inclinés desservant quatre recettes, on ne parvenait à faire circuler en moyenne que 150 wagons de charbon par poste.
Cette limitation dans l'effet utile des plans inclinés entraînait, dans le cas que nous examinons, les conséquences suivantes : si au lieu d'avoir affaire à une couche mince, on devait dépiler une couche épaisse com-
portant plusieurs tranches à prendre simultanément, on aurait dans un panneau un nombre de chantiers dépassant de beaucoup celui que le plan incliné peut desservir. Il ne fallait donc pas traiter comme une couche mince chacune des tranches d'une couche puissante. On se trouvait encore en présence de difficultés d'un autre ordre que nous allons énumérer brièvement. Lorsqu'on exploite une seule couche, il est assez facile de faire passer le courant d'air à tous les fronts de taille,