Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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MÉTHODES D'EXPLOITATION
DES COUCHES DE HOUILLE PUISSANTES.
Lorsqu'on adopta, aux mines de Blanzy, l'emploi des tranches horizontales, on prit tout d'abord, dans la plupart des districts d'exploitation, modèle sur la houillère
à celui des charbons ; elles étaient toutes deux également protégées par des massifs d'investison. Le panneau comprenait douze tranches horizontales ; on les groupait en trois sous-étages comprenant chacun quatre tranches. A l'effet d'éviter les incendies, on prenait chacun de ces sous-étages en descendant. On attaquait
du Creusot. 1° District du puits Saint-François. - Dans ce district, où les incendies étaient les plus graves, on multiplia, comme
on l'avait fait tout d'abord au Creusot, les voies au ro-
cher. Ces dernières n'étaient distantes que de 4°,50 à 5 mètres, et servaient pour deux tranches seulement. Des traverses les reliaient, tous les 40 mètres environ, aux tranches en exploitation. Lorsqu'on fut un peu maître des incendies, on procéda à peu près comme il a été exposé ci-dessus pour l'étage de 260-280 du puits Saint-Paul, et pareille disposition fut adoptée pour tous les puits du groupe de Montceau. 2° District de Lucy. - Dans ce district on avait, dès le début des tranches horizontales, procédé d'une manière
différente. On ne créait pas de galeries au rocher, et comme on redoutait les incendies, on limitait l'étendue des quartiers en exploitation. On divisait .un étage de 30 mètres de hauteur verticale en grands panneaux de 100 mètres de longueur, et on déhouillait successivement ces divers panneaux en battant en retraite à partir des limites du champ d'exploitation. Dans chaque étage on n'avait ainsi des travaux que dans deux panneaux, mais dans chacun de ces derniers on attaquait simultanément plusieurs tranches superposées. Dans un panneau le déhouillement était conduit comme
il suit : un plan incliné, protégé par un massif d'investison, assurait le service des remblais et des charbons ce plan était situé à l'une des extrémités du panneau, du côté du travers-bancs de l'étage. Deux galeries de niveau placées sur le mur de la couche, l'une à la partie su-
périeure de l'étage, l'autre à la partie inférieure, servaient, la première au transport des remblais, la seconde
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simultanément les quatre tranches ; mais le déhouillement d'une tranche était en retard sur celui de la tranche inférieure et en avance sur celui de la tranche supérieure, de telle sorte que l'ensemble des chantiers constituait des gradins renversés, comme l'indique la figure
schématique n° 1, PL IX, représentant la disposition
générale d'un sous-étage en exploitation. La tranche por-
tant le n° 1 est celle inférieure ; des figurés différents représentent, pour chaque tranche, le toit et le mur de la couche.
A l'effet de ne pas compliquer le dessin, il a été fait abstraction des prismes triangulaires de houille situés près du mur. Cette manière de procéder présentait de sérieux inconvénients, dont les principaux sont les suivants L'extraction d'un étage était limitée, puisqu'il n'y avait que deux panneaux en exploitation simultanée, dans chacun desquels existaient au plus quatre chantiers de dépilage
Le maintien des piliers d'investison, près des niveaux et des plans inclinés, était une cause d'incendie ; il en résultait aussi fatalement une perte de charbon parce que leur enlèvement ultérieur présentait des difficultés L'aérage des chantiers répartis dans quatre tranches superposées laissait à désirer ; il n'était pas commode de faire circuler le courant entre deux chantiers séparés par des remblais ; mais comme le district de Lucy n'était pas grisouteux, cet inconvénient n'avait qu'une importance relative.