Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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MÉTHODES D'EXPLOITATION
les autres tranches de l'étage on n'en trouve plus en
quantités appréciables à la lampe ordinaire. A Blanzy, où
les étages ont en moyenne des hauteurs de 25 à 30 mètres, le grisou est également beaucoup,plus abondant en première tranche que dans les tranches suivantes. C'est là, croyons-nous, un très grand avantage de la méthode horizontale. Dans l'attaque de la première tranche, on sait qu'il faut se tenir tout particulièrement en garde contre les dégagements de grisou qui peuvent
alors être très intenses ; on prend, en présence d'une situation spéciale, des précautions toutes particulières, et, en matière de mines, l'expérience montre qu'on arrive presque toujours à conjurer les dangers prévus. Lorsque la première tranche est enlevée, et qu'à la fin du dépilage les dégagements sont devenus peu importants, on est à peu près certain que dans l'enlèvement
des tranches supérieures on n'aura affaire qu'a des dégagements de gaz peu intenses, contre le danger desquels il sera facile de se garer. En diminuant le nombre des tranches successives ,à prendre en montant, on restreint la hauteur du prisme de houille vierge, situé ail-dessus de la première tranche, et, par suite, la quantité de grisou pouvant affluer
dans cette dernière. A la rigueur on pourrait même, comme on l'a recommandé parfois, procéder exclusivement par tranches successives prises en descendant,
de telle sorte qu'on réduirait alors à
son minimum
l'afflux de grisou, qui proviendrait seulement du massif situé à l'aval-pendage. Mais cette méthode entraînerait,
dans la plupart des cas, comme nous l'avons dit précédemment, une augmentation très notable des frais de boisage et d'abatage et ne saurait, pensons - nous, être recommandée pour une application générale. Les exemples empruntés aux mines de Saône-et-Loire, notamment à celles de Blanzy, montrent d'ailleurs qu'on
DES COUCHES DE HOUILLE PUISSANTES.
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peut, avec des précautions suffisantes, tout en exploitant par tranches prises en montant, éviter les explosions de
grisou. Ce n'est donc que dans des cas très spéciaux, pour des quartiers exceptionnellement grisouteux, qu'il pourrait y avoir lieu d'opérer par tranches prises en descendant.
9° Enfin les tranches horizontales présentent encore un autre avantage que n'offrent pas les tranches inclinées. Le plus souvent les couches sont surmontées par une assise de schistes, parfois même de schistes charbon-
neux. Cette assise constitue ce qu'on appelle le faux toit; elle est généralement peu solide, et son soutènement est d'autant plus difficile, en tranches inclinées, qu'elle est disloquée par le fait de l'exploitation des tranches inférieures ; elle apporte une gêne sérieuse dans
l'enlèvement de la dernière tranche et peut même, dans certains cas, être une cause d'incendie. Par tranches horizontales, on ne découvre le faux toit que sur une étendue restreinte ; on peut alors d'autant plus facilement empêcher les éboulements qu'une partie du prisme triangulaire de charbon situé au-dessous du toit n'est pas enlevée, ainsi que nous le dirons plus loin. Inconvénients. Les
inconvénients sont les suivants
1° Le havage est plus difficile à effectuer, parce qu'il faut couper en travers les barres plus ou moins dures que renferment presque toujours les grandes couches. 2° Lorsque les gîtes sont peu inclinés, la tranche pré-
sente, vers le toit et vers le mur de ces derniers, des prismes triangulaires qui ne sont enlevés qu'incomplètement, surtout du côté du toit où les chantiers sont arrêtés dès que leur hauteur descend à 0nl,60 ou même à 011°,80.
3° Lorsque les couches sont peu épaisses, la traversée
du toit au mur n'a qu'une faible longueur, et le champ Tome XIX, 1891.