Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
Page : Image 185
Révision de 18 janv. 2015 18:19:59, edited by Anonymes
324
MÉTHODES D'EXPLOITATION
DES COUCHÉS DE HOUILLE PUISSANTES.
Sans doute, les travaux de reconnaissance à pratiquer dans un gite sont souvent assez longs, et l'exploitant n'a pas toujours la patience d'attendre qu'ils soient achevés pour commencer le déhouillement, surtout si la situation commerciale est particulièrement favorable. Mais cette excuse, tirée de la durée des travaux de reconnaissance, est aujourd'hui beaucoup moins bien fondée qu'autrefois, parce que l'emploi des moyens nouveaux (perforatrices, explosifs brisants) permet d'abréger considérablement les délais d'exécution. Il suffit de commencer à temps les explorations, et les exploitants seront largement dédommagés plus tard des premiers sacrifices pécuniaires qu'ils auront consentis.
l'exploitation dudit quartier ne doit pas être de longue durée, d'en assurer l'aérage au moyen de ventilateurs souterrains de plus grandes dimensions que ceux employés habituellement. Les progrès réalisés dans l'établissement des appareils de ventilation permettent, en effet, d'obtenir de grands volumes d'air avec des ventilateurs de faibles dimensions à rotation rapide. De même, il peut arriver que dans certains cas, par suite de l'importance des travaux de traçage exécutés, par suite aussi de la rencontre de massifs particulièrement grisouteux, la ventilation de la mine devienne insuffisante ; on aura la facilité de parer à tout danger, en installant des ventilateurs souterrains, auxquels serait dévolu l'aérage d'un quartier de la mine. Les résistances éprouvées par le courant général seraient diminuées par l'effet de la réduction du circuit, et le volume d'air aspiré par les ventilateurs de la surface serait accru. Sans doute, il est moins coûteux de provoquer l'aérage au moyen des ventilateurs de la surface actionnés par des machines à vapeur à fonctionnement économique, que par des ventilateurs intérieurs sur lesquels sont attelés des moteurs à air comprimé ne donnant qu'un faible rendement; mais on ne saurait nier que l'emploi de ces ventilateurs puisse, dans les cas que nous venons de mentionner, rendre de très sérieux services.
Extension de l'emploi des ventilateurs souterrains. Nous avons mentionné, dans le chapitre précédent, les services que rend dans les travaux d'abatage, et surtout dans ceux de préparation, l'emploi des ventilateurs souterrains mus par l'air comprimé. Nous pensons que ces appareils peuvent être encore, dans certains cas, appliqués avantageusement à l'aérage de quartiers d'exploitation. Il est à remarquer, en effet, qu'avec les ventilateurs souterrains la dérivation du courant principal est obtenue sans qu'il en résulte aucune diminution dans l'effet utile
des ventilateurs établis à la surface. Les résistances correspondant au trajet parcouru par le courant secondaire sont surmontés par le ventilateur intérieur. Or il arrive fréquemment, dans la plupart des mines, que l'aérage d'un quartier d'exploitation, situé loin du groupe principal des travaux, oblige à faire parcourir à tout ou partie du courant général un circuit assez étendu, créant des résistances importantes, et qu'alors le volume d'air circulant dans la mine ne soit pas suffisamment élevé. Pour remédier à cet inconvénient, il sera rationnel, Si
325
Progrès à espérer dans les applications des moteurs souterrains.- Enfin nous pensons que, dans les houillères déjà pourvues de moteurs à air comprimé, de nouvelles et fort importantes applications de ces moteurs seront vraisemblablement réalisées dans l'avenir. Jusqu'à ce jour, en effet, aucun progrès saillant n'a été réalisé dans l'abatage du charbon ; le travail long et pénible du havage s'effectue presque partout à la main, et le charbon est brisé par le pic de l'ouvrier et l'action des explo-