Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU
mon voisinage les pays de Tse-liou-tsin qui donnent le sel. J'ai pensé qu'une description de ce pays des Puits de
feu et des procédés chinois dans l'industrie salinière offrirait quelque intérêt, peut-être même quelque utilité, et
j'ai profité de mes visites au vaillant confrère qui évangélise ces pays pour étudier de près cette industrie. Les
lectures et autres recherches que j'ai entreprises à ce sujet m'ont amené àijoindre à la description de ce pays salifère un aperçu d'ensemble sur les salines de toute la province et sur la gabelle chinoise. Malgré mes visites attentives aux salines, et mes recherches dans les ouvrages chinois, bien des choses m'auraient échappé sans les remarques -du P. Boucheré, l'apôtre des salines depuis vingt ans, bien des renseigne-
ments n'auraient pu être complétés sans son
aimable
obligeance, dont je lui exprime ici toute ma reconnaissance. CHAPITRE I'.
MESURES ET MONNAIES.
Dans le travail qui va suivre j'ai préféré me servir-des poids et des mesures des Chinois ; mais les lecteurs ne sauraient peut-être où trouver sur ce point des notions précises. Aussi, pour ne pas encombrer le texte d'annotations, est-il nécessaire de donner quelques mots d'explication sur la monnaie des Chinois et leurs mesures de longueur et de poids. J'y joindrai quelques réflexions sur le livre officiel des salines du Se-tchoan, le Yen-la-tche, où j'ai pris les renseignements que je n'ai pu me procurer de visu et auditu, livre dont les figures serviront de commentaire à mon texte.
Mesures de longueur. -- Les livres européens ne s'ac-
cordent pas sur la longueur du pied chinois,
appelé
DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.
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telle. Les uns disent 32 centimètres, les 'autres 35'111,8 ,
d'autres 33'111,5. Tous ont raison et tous ont tort, au moins pour la pratique. J'ignore s'il existe quelque part un étalon officiel ; mais, ce qui est certain, c'est que per-
sonne, au moins au Se-tchoan, n'est tenu de s'y conformer. Il y a donc différents pieds ; voici la moyenne des principaux en centimètres
Pied des tailleurs d'habits : Tsay-tche . . Pied juste : Kong-ngy-tche. Pied des menuisiers Pied des tailleurs de pierre Pied des vannièrs
36cm
35,5 à 35-,8 33,3 30
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C'est le pied des menuisiers que je prendrai pour étalon chaque fois qu'il sera question de longueurs. Le système chinois étant décimal, on aura donc : La ligne ou Pen. Le pouce ou Tsen Le pied ou Tche La toise ou Tchang
- 3,33 33cm,33
3- ,33
100 tchang feront 333 mètres, et 300 tchang 1.000 mètres. Pour les mesures itinéraires, le stade ou mille chinois, appelé /y, vaut 720 pas ou 180 tchang. Il aurait donc théoriquement près de 600 mètres mais, pour notre province, diverses estimations prises au podomètre ont montré que 10 ly ne font guère qu'une lieue commune de 25 au degré, soit 4.445 mètres.
Mesures de poids. La livre chinoise, appelée kin, n'est pas plus uniforme que le pied : elle se compose de 16 onces ou Liang. Les livres européens lui donnent une valeur variant entre 601e,28 et 604gr,73, ce qui fait pour l'once un poids de 36gr,58 à 37,',79. Au Se-tchoan, l'once n'est pas aussi forte ; elle varie entre 35,',8 et 36gr,2, ce qui donne, pour la livre de 16 onces, de 572,8 à 579gr,2. Outre cette différence provenant de la variation de l'once,