Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)

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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU

tout terrain marneux ou schisteux ; et certains jets de gaz naturel s'échappent bien au-dessus du terrain carbonifère, avant d'avoir rencontré le plus mince filet de charbon, tandis que d'autres jets et les plus forts viennent des couches profondes voisines des terrains de transition. Certains puits ne donnent que de l'eau salée, ou du pétrole, ou du gaz ; d'autres donnent la fois de l'eau salée et du pétrole, ou de l'eau salée et du gaz. Enfin plusieurs puits fournissent à la fois du pétrole, du gaz et de l'eau salée, tandis que d'autres sondages assez rap-

prochés et très profonds ne donnent aucun résultat, sinon la ruine des entrepreneurs. Les Chinois ne distinguent les roches et ne les nomment que par leur couleur. Voici l'ordre ordinaire dans lequel on les rencontre aux Grandes Salines. Je les donne toutes, quoique parfois la série ne soit pas complète à certains forages ; je mets en regard la correspondance des noms européens ; mais cette correspondance n'est que probable, car les Chinois ne retirent les détritus du forage que réduits en bouillie assez claire, ce qui ne permet pas une constatation exempte de toute erreur

et de tout doute. Cependant, à part l'examen visuel, tout un ensemble de faits me porte à croire que cette correspondance est assez exacte. Au-dessous du grès jaune ou grès tertiaire de la sur-

face, dont la puissance varie de 10 à 30 tehang (38 à 100 mètres), on trouve successivement Grès. (Rouge). Hong-gay. Calcaire. (Gris). Oua-houy-gay.

Iloang-kiang-gay. (Orangé). Oolithe ferrugineuse.

Les Chinois disent qu'après cette roche, à la profondeur d'environ 60 tehang (200 mètres), ils rencontrent très souvent des sources bitumineuses.

DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN. Tsao-pe-gay.

lIoang-cha-gay.

(Blanc sale).

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Grès du lias.

(Jaunâtre).)

Après ces roches, à 80 tehang de profondeur (270 mètres)

apparaissent parfois des jets de gaz peu abondants. Tsin-cha-gay. (Gris bleuâtre). Marnes irisées. Pe-cha-gay. (Blanc). Calcaire permien.

Dans ces couches, de 100 à 180 tehang (330 à 600 mètres) de profondeur, se trouvent les sources d'eau salée jaunâtre d'une saturation moyenne (12 à 15p. 100). C'est le terrain de tout le groupe de Kong-tsin. Mey-tan-gay.

Charbon, calcaire ou grès houiller. Ma-hou-gay. (Brun luisant). Terrain silurien. He-yen-gay.

Lou-teou-gay.

(Noir). Schistes ardoisiers. (Verdâtre). Schistes cambriens.

C'est au-dessous de ces dernières couches, de 250 à 330 teliang de profondeur (930 à 1100 mètres), que se trouvent les sources d'eau salée noire, les plus saturées (15 à 28 p. 100) et les plus abondantes, comme aussi les

plus importants jets de feu. La plupart des puits du groupe de Tse-liou-tsin sont à ces profondeurs, et, chose

curieuse, avant d'y arriver, on ne rencontre presque jamais le terrain des sources jaunâtres. Des couches de granite gris, de basalte noir, de porphyre rouge, traversent parfois ces couches supérieures et retardent beaucoup le travail du forage.

Établissement d'un forage. Il serait peut-être à propos de rechercher comment les Chinois, absolument ignorants en géologie, ont trouvé les sources salines cachées si profondément au sein de la terre. Mais, sur ces premières découvertes, il ne reste que les légendes de chaque pagode. Ce qu'il y a de plus certain, pour les Grandes Salines en particulier, c'est qu'une source salée naturelle existait avant toute entreprise et que sa pré-