Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)

LES SALINES ET LES PUITS DE FEU

DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.

blage de morceaux de bambou taillés au couteau, joints

deux à deux en passant d'un banc à l'autre. La manoeuvre est du même genre avec un plus grand nombre ; l'intervalle entre chaque coup de sonde est ainsi diminué, car au moment où les deux premiers ressautent du levier sur les bancs, la sonde retombe brusquement ; aussitôt les deux autres, avant que les deux premiers soient retournés, ont déjà sauté sur le levier. On obtient ainsi un coup

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ensemble et retenus à la diable par des ficelles, on se demande s'il était possible de trouver un système de coulisse plus primitif. Sous peine de voir la sonde rester au fond du trou, il faut renouveler souvent et ficelles et lames de bambou. De plus, comme précaution contre cet

accident, une corde résistante i,i,i à jeu lâche passe dans un trou de la tête du trépan et se fixe à la corde de sonde L, un peu plus haut que le point d'attache de ST. Dans la fig. 2, Pl. XIII, la sonde au repos est suspendue à la corde de tirage. Pour voir son fonctionnement, il

faut se reporter à la

fig. 1, PUXIV; la sonde a été descendue, fixée à sa corde dont l'extrémité au sortir du puits est attachée à une clef à anse. La tige supérieure de celle-ci est fixée au crochet du levier. Dans cette position, le poids de la sonde qui touche le fond du puits maintient le levier horizontal. Alors les ouvriers, placés de chaque côté sur les bancs , sautent ensemble sur le levier, qui bascule, imprimant à l'appa-

reil une levée de deux pieds environ. Au moment où ils ressautent ensemble sur les bancs, le levier se relève et la sonde tombe brusquement. Un ouvrier placé à l'orifice du puits imprime à la clef, entre chaque levée, un mouvement de rotation de 1/5° à 1/60 de circonférence, afin qu'à chaque coup les dents de la sonde ne frappent pas toujours au même endroit. Cet ouvrier doit aussi jeter de l'eau de temps en temps dans le trou de sonde, si le forage se fait dans une roche qui ne donne pas d'eau. Ce travail de bascule est assez fatigant pour les ouvriers, aussi sont-ils divisés en escouades ou équipes, dont chacune comprend le double d'ouvriers nécessaires

pour faire agir le levier. Lorsque deux suffisent, les quatre ouvriers de l'équipe (fig. 1, Pl. XIV) se placent deux Sur chaque banc, et travaillent alternativement

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par quatre ou cinq secondes, soit 12 à 15 coups à la minute, et de 720 à 800 par heure.

Il faut une certaine habitude pour exécuter ces sauts

avec ensemble : aussi les ouvriers s'aident-ils d'un chant peu varié, où un ouvrier dit les deux premières notes ;

l'autre ou les autres répondent les deux suivantes. La note des temps forts est un peu traînée soit en montant, soit en descendant, celle des temps faibles est très accentuée et très brève, accompagnée du coup de levier ou du coup de sonde.

Quoique les horloges américaines aient envahi la Chine depuis longtemps, le travail continue à être réglé à l'ancienne mode. Ce n'est pas un sablier, mais un bâtonnet d'encens qui règle le travail des escouades. Ce bâtonnet, d'environ 43 centimètres de longueur sur 4 millimètres de diamètre, est divisé en douze parties et met deux heures pour se consumer : chaque cran représente donc dix minutes de-travail. Un de ces bâtonnets est toujours allumé près de la bascule, et chaque escouade travaille la durée d'un cran. L'escouade se compose d'abord de deux hommes ; puis, à mesure que la profondeur augmente, le nombre s'accroît jusqu'à dix hommes. Le travail est réglé de façon que chaque escouade ait une demi-nuit de repos par jour,

ce qui exige un personnel de manoeuvre assez nombreux. Les ouvriers, outre leur nourriture, gagnent 1.200 sapèques par mois. La sonde chinoise n'ayant ni cannelures circulaires ni