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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU

vent les instruments s'y brisaient et y restaient : de là grandes dépenses, grands arrêts dans le travail, et très fréquemment perte du puits. De plus, le bambou puiseur devant être fort petit, chaque tirage ne donnait que peu d'eau. Aussi dans tous les puits qu'ils font actuellement, la partie inférieure, toujours appelée petite bouche, est continuée avec une sonde, soit semblable à la première, soit en forme de pic, mais d'un diamètre suffisant pour

donner un trou de sonde de 6 à 7 pouces, alors que la première sonde en donnait un de 9 pouces à un pied. Comme cette sonde est plus légère, son appareil diffère de celui de la grande sonde

(fig.

6, Pl. XIII) : BP est le

trépan, dont la pointe est un coin aciéré en losange, La coulisse EE, toujours en lames de bambous, saisit la tige du suspenseur ST non plus près de la partie inférieure, mais en CG, au-dessus d'un renflement R; là la coulisse, aussi bien qu'en Ore', a toujours son jeu longitudinal. La distance entre T et B est calculée de façon qu'à

chaque coup de sonde, cette tête T vienne frapper B, ajoutant la percussion du poids de ST (120 à 150 livres) à la première percussion du trépan. K est une cloche en demi-sphère à jeu libre sur la tige de ST. Tant que T peut atteindre B, cette cloche, à chaque coup de sonde, donne un son spécial répercuté à l'orifice du puits. L'ouvrier

qui tourne la clef connaît à ce son que la sonde a tout son effet. Mais si la distance entre B et T devient trop grande, surtout si la pointe P tombe dans le vide, la cloche ne donne plus son coup de sonnette, et l'on arrête

le travail pour constater le résultat. Du reste le forage se fait exactement comme précédemment, sauf que les boues sont retirées par un bambou à soupape, comme celui que l'on voit suspendu à la corde dans la fig. 1, PI. XIY. On l'agite dans le trou par un mouvement de sonnette (fig. 4, Pl. XIII) ; à chaque

descente la soupape est soulevée par la bouillie qui

DE LA PROVINCE DU SETCTIOAN.

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entre; à l'ascension le poids de l'eau ferme la soupape. Suivant la nature des terrains où l'on opère, le sondage va plus ou moins vite ; dans les roches les plus tendres, on avance de plusieurs pieds. par jour

dans leS

plus dures, d'un pouce à peine. Aussi les entrepreneurs aboutissent tantôt à une source salée ou à un jet de gaz, tantôt à la faillite. Coût et durée du forage. - Le forage d'un puits coûte

au moins un ouan de tels. Les anciens sauniers, pos-

sesseurs de puits en activité, de bon rendement, peuvent en creuser de nouveaux avec leurs seules ressources. La plupart du temps, les Chinois qui se lancent dans cette industrie montent une société financière par parts, ce qui ressemble assez à nos actions. Chaque associé apporte une certaine mise que l'on inscrit sur un registre, et pour laquelle on lui délivre un reçu qui le constate. Les petits capitalistes peuvent diviser une des parts entre plusieurs. Si le capital versé s'épuise avant l'achèvement du forage; on fait un nouvel appel de fonds, toujours au prorata de la première mise. Il arrive souvent que parmi les premiers actionnaires plusieurs ne peuvent plus donner, mais d'autres qui deviennent actionnaires achètent leurs parts à un prix inférieur à la mise : les actions sont en baisse. Bien souvent, en bons Chinois, ces actionnaires empêchés de compléter leur apport gardent leur papier et font les morts. Mais si le forage arrive à bonne fin, ils ressuscitent, se présentent armés de leur papier et veulent partager comme s'ils tout le temps aux mises de fonds. De avaient participé là de fréquents procès, à la grande joie de messieurs du prétoire. Si tous les actionnaires sont ruinés, ils cherchent puits commencé à d'autres actionnaires, à revendre le et, le marché conclu, toujours à grande perte, ils se partagent le prix soldé, sauvant ainsi quelque épave de la ruine. Tome XIX, 1891.

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