Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)

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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU

DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.

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Certains puits très profonds, d'autres qui ont rencon-

tré des roches très dures, ou bien dont le forage a été retardé par des accidents, ont ruiné ainsi jusqu'à dix sociétés. Le forage a duré vingt, trente, quarante ans et dépensé plusieurs dizaines de ouan d'argent. La fortune a parfois ses caprices. Un chrétien de 'l'Oriental, nommé Tchang, vint un jour aux salines et entreprit un forage. Après deux ans d'un travail sans relâche il était arrivé à plus de 100 tchang de profondeur, sans autre résultat que d'avoir épuisé toutes ses la 'vente de ressources : capitaux primitifs, produit de ses champs et maisons, tout était enfoui daus ce trou rebelle, qu'il nomma Mang-tse-tsin, « le Revêche ». Le

pauvre homme contracta dettes sur dettes pour continuer le forage et parvint jusqu'à 200 tchang de profondeur. Mais le jour vint où, le crédit manquant, il lui fallut trouentrever un capitaliste, nommé Siao , qui lui acheta son acquéreur n'était pas à l'ouprise à vil prix. Ce nouvel atteignit une vrage depuis quinze jours que la sonde Le Siao desource salée très abondante et très saturée. venait du coup millionnaire et s'inquiéta peu du pauvre Tchang, qui mourut bientôt de chagrin.

Profondeur des puits.- Aux Grandes Salines, les puits les moins profonds ont 60 tchang (200 mètres). Le plus profond, 348 tchang (1.160 mètres) a englouti des foi'Tsetunes et n'a jamais donné d'eau. Dans le groupe de 310 à 320 tchany liou-tsin trois ou quatre puits ont 250 et (plus de 1.000 mètres) et la majorité varie entre 280 tchang (830 à 930 mètres). Les profondeurs entre la 100 et 200 tchang (330 à 660 mètres) sont celles de plupart des puits du groupe de Kong-tsin.

CHAPITRE V.

LES ACCIDENTS.

LES OUTILS.

Dans la marche du forage que nous venons de décrire, nous n'avons pas parlé des irrégularités fréquentes qui se produisent et que les Chinois appellent maladies ou accidents ; les premières venant du terrain, les secondes des instruments ou corps étrangers qui tombent dans le puits. Les unes et les autres peuvent arriver soit pendant le forage, soit après l'établissement complet du puits.

Maladies. - Les Chinois distinguent quatre sortes de maladies des puits, qui portent les noms suivants : écou-

lement d'eau douce, ensablement, déplacement des roches, ou cavité produite dans le parcours du trou de sonde. Écoulement d'eau douce. - Le contremaître puisatier qui dirige le forage se trompe parfois dans ses prévisions :

le tube protecteur placé, on rencontre de nouveaux écoulements d'eau douce. Pendant le forage, on s'en aperçoit vite au volume insolite des boues que l'on

retire; pendant l'exploitation, à la diminution de saturation subie par l'eau. Pour y remédier, il faut d'abord savoir où se trouve l'écoulement. L'enfant de boue (fig.', Pl. XV) sert à déterminer cette profondeur : c'est un morceau de bois de 3 à 4 pieds de long, enduit de terre gâchée retenue par des cordelettes de chanvre, de manière à former un cylindre plein à peine plus petit que le diamètre du puits; on le descend bien sec petit à petit et on le remonte de temps en temps. Ce manège continue à des profondeurs croissantes jusqu'à ce que l'enfant revienne mouillé. Alors, à force de tâtonnements entre les deux dernières profondeurs d'essai, les Chinois arriTent à