Annales des Mines (1891, série 8, volume 19)
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LES SALINES ET LES PUITS DE FEU
DE LA PROVINCE DU SE-TCHOAN.
à chauffer. Alors seulement petit à petit le saunier jette la valeur de deux pochons de teou-tsiang qui se caille et entraîne avec lui une partie des chlorures et des sulfates avec les impuretés de l'eau. On enlève avec soin l'écume. Après quoi, il ne reste plus qu'à laisser l'évaporation se continuer : les cristaux de sel apparaissent et vont s'agglomérer sur les bords. On arrête l'opération quand il reste encore au fond de la marmite une certaine quantité d'eau qui contient principalement des chlorures et du sulfate de magnésie. Par suite de la forme de la chaudière, le sel cristallisé donne un pain modérément compact en forme de cou-
l'évaporent pour obtenir le chlorure de calcium à l'état sec, tan-pa. Ils l'enferment ensuite dans des paniers de bambou en forme d'amphores, garnis à l'intérieur d'un enduit imperméable et fermés d'un couvercle qui ne laisse pas passage à l'air. Ce chlorure s'expédie au loin ; je ne crois pas que les Chinois s'en servent pour autre chose que pour obtenir le précipité de leur fromage de
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ronne. On le retire pour le tasser dans des paniers de bambou placés sur un réservoir en pierre, on l'arrose avec le Hoa-chouy chaud qui entraîne facilement la plus grande partie des Chlorures et sulfates adhérant au chlorure de sodium. Souvent ces paniers sont ensuite placés au-dessus des marmites pendant l'évaporation suivante : le sel humecté par la vapeur d'eau se débarrasse presque complètement de ses sels déliquescents. Le sel ainsi obtenu se compose de grains assez adhérents pour former un pain de sel ou salignon qui demande une scie pour être découpé. Il prend différents noms suivant les pays. Les Chinois en distinguent de trois- qualités : la première, où les grains sont très gros et très blancs, est un sel très pur ; la seconde, en grains beaucoup
plus fins, très blancs aussi, contient des sels déliquescents et perd de son poids avec le temps ; la troisième, où les grains sont gris, est obtenue par l'évaporation de l'eau où l'on a fait détremper les terres imbibées de
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haricots.
Sel en pierre ou en croûte. - Pour ce salinage, la cuvette doit être rendue beaucoup plus profonde. Les Chinois ont à cet effet pour chaque marmite vingt plaques de fer d'une vingtaine de livres chacune qui ont été coulées en forme de demi-douves de tonneaux de telle façon que, dressées tout autour sur les bords de la cuvette,
elles forment un cône tronqué d'un pied à un pied et demi de hauteur ; la réunion de ces pièces par un lut argileux donne une chaudière profonde dont le diamètre supérieur a un demi-pied de moins que le diamètre inférieur.
L'eau d'évaporation est un mélange d'eau jaune, 70 p. 100, à de l'eau noire (30 p. 100), qui contient 16 à 17 p. 100 de sel.
Il y a d'abord un jour entier de chauffage pendant lequel on laisse arriver l'eau salée. Quand par l'addition de tcha-yen qui ne fond pas, les Chinois jugent l'eau assez concentrée, il commencent à ajouter le teou-tsiang et à écumer, tout en laissant encore arriver de l'eau de salinage. Cette opération dure une demi-journée ;
salins, enlevées aux environs des puits ou dans les ateliers de salinage ce sel est beaucoup plus chargé que les
après quoi, on arrête l'eau pour terminer par deux ou trois écumages au teou-tsiang Grâce à la quantité de cette bouillie employée, l'eau de la cuvette est assez
autres de matières terreuses. L'eau qui reste au fond des marmites, tan-chou?/, est tantôt rejetée, tantôt recueillie par des industriels qui
fort chauffage il est terminé; il ne reste plus d'eau ; le
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propre et ne contient que fort peu de sels déliquescents. Bientôt le salinage commence, et après douze heures de