Annales des Mines (1891, série 8, volume 20)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
de médiocre hauteur. On peut partout lui substituer la roue Poncelet, à aubes courbes, qui en double le rendement sans être plus compliquée. La roue Poncelet est une véritable turbine, à fonctionnement troublé parce que, dans son mouvement relatif sur l'aube, l'eau revient en arrière pour sortir du côté où elle est entrée. Roues pendantes. - Les roues pendantes, actionnées par le courant des fleuves, sont de plus en plus rares. Le travail qu'elles recueillent étant à peu près proportionnel au cube de la vitesse du courant, la réduction de cette vitesse sur beaucoup de fleuves d'Europe, par suite des travaux exécutés pour la navigation, les rend absolument impuissantes.
Ce sont surtout les turbines qu'on installe aujourd'hui sur des chutes de toutes hauteurs. L'eau, guidée par des directrices fixes, vient exercer l'effort moteur sur les aubes d'une couronne tournante. Suivant le sets du mouvement de l'eau par rapport à l'axe de la turbine, on distingue : les turbines parallèles 2" TURBINES.
(ou axiales des Allemands), où les filets liquides se meuvent sur des cylindres concentriques à cet axe (telle est la turbine Fontaine); les turbines radiales, où les filets liquides restent dans des plans perpendiculaires à cet axe, soit qu'ils s'en éloignent dans les moteurs centrifuges (exemple : turbine Fourneyron), soit qu'ils s'en rapprochent, dans les moteurs centripètes (exemple turbine Francis); enfin les turbines mixtes, où les filets se recourbent dans l'intérieur de la couronne mobile, entrant comme dans les appareils centripètes et sortant comme dans les parallèles (exemple : turbine Risdon) et les turbines composées, formées de la réunion de deux couronnes de catégories différentes, centripètes et mixtes (exemple : turbine Leffel) ; ces deux derniers genres sont fort usités aux États-Unis.
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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Une autre classification plus générale est fondée sur le mode d'action de l'eau, qui agit par impulsion ou par réaction: l'eau qui glisse en nappe sur une aube mobile, avec une vitesse relative uniforme, imprime à l'aube une impulsion motrice; mais si la vitesse relative augmente pendant le trajet même de l'eau sur l'aube qu'elle actionne, par suite d'une réduction de la section de passage sur le parcours, on dit que l'appareil fonctionne avec réaction. Dans les turbines l'eau peut former une nappe sur chaque aube de la couronne mobile sans toucher le revers de l'aube voisine : tel est le cas des turbines à impulsion, ou turbines à libre déviation de Girard, que les Allemands appellent action tztrbinen,, les Anglais impulse turbines. La pression au débouché des aubes fixes du distributeur est alors la pression ambiante, généralement la pression atmosphérique. Au contraire, les espaces entre les aubes de la couronne mobile peuvent être entièrement pleins
d'eau, et offrir une section normale décroissante
la
turbine est alors dite à réaction. Sans s'arrêter aux différences un peu subtiles entre l'impulsion et la réaction, on peut dire que la turbine à réaction a ses aubages complètement remplis d'eau ; dans la turbine à impulsion, au contraire, il y a seulement une nappe d'eau sur chaque aube. Une classe intermédiaire comprend les appareils où les conditions d'écoulement et par suite de pression sont les mêmes que dans la turbine à impulsion, mais où la surface de l'eau arrive à toucher le revers des aubes et à remplir complètement l'espace qui les sépare. Les turbines à réaction appartiennent à l'un quelconque des cinq genres et sont parallèles, centrifuges, centripètes, composées ou mixtes. Les turbines à impulsion sont parallèles, centrifuges ou centripètes (roue tangentielle Zuppinger). D'après son principe même, la turbine à impulsion doit