Annales des Mines (1891, série 8, volume 20)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
régler le travail moteur d'après le travail résistant et
sibles pendant la marche ; l'appareil ne doit pas risquer d'être détérioré si l'eau entraîne des corps flottants ; il est même désirable que le fonctionnement ne soit pas
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d'après le débit disponible.
Vannages. - Le réglage du travail des turbines est une question importante et délicate, surtout si l'on veut
utiliser aussi bien que possible la chute disponible chaque instant. Les moyens employés sont de trois genres : en premier lieu , on diminue , à l'aide d'une vanne ou d'un papillon, la section de passage sur le conduit d'amenée ou de départ de l'eau, moyen qui a le défaut d'être l'équivalent d'une réduction de la hauteur de chute; en second lieu, on réduit lu section de chacun des orifices par lesquels le distributeur envoie l'eau sur la couronne mobile : tels sont les vannages des turbines Fourneyron, Fontaine, de la turbine Thomson, ce dernier à directrices articulées du distributeur ; pour les turbines à réaction, ce vannage a le même inconvénient que le précédent : il produit une perte de force vive ; il agit d'autant plus énergiquement qu'il est placé au point où l'eau a sa plus grande vitesse. Sur une turbine à impulsion, au contraire, ce système ne modifie pas le rendement, ou du moins n'apporte qu'une perturbation secondaire au fonctionnement normal. En troisième lieu, on
peut fermer complètement un nombre plus ou moins grand des orifices du distributeur. Nous avons indiqué un peu plus haut l'effet de cette fermeture sur les deux sortes de turbines. En somme, nous voyons que la régu-
lation n'est satisfaisante que si les turbines tournent dans l'air, et c'est là l'inconvénient le plus grave des turbines à réaction noyées. Ce sont les vannages du troisième genre qui sont les
plus fréquents, et les types divers en sont nombreux. C'est en effet un détail pratique important de l'installation des turbines, et le problème est assez difficile: il faut installer un mécanisme simple, facile à manoeuvrer, dont
la plupart des organes, placés sous l'eau, sont inacces-
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paralysé dans ce cas. Les rouleaux coniques de cuir armé de plaques de tôle,
qui recouvrent plus ou moins le distributeur de la turbine Jonval , sont bien connus : avec de faibles charges d'eau, ils peuvent donner un bon service. Les canaux distributeurs peuvent s'ouvrir sur deux demi-circonférences de rayons différents, de telle sorte qu'en faisant tourner un tiroir annulaire en fonte , on recouvre un nombre plus ou moins grand d'orifices diamétralement opposés (Zeitsehrift des Ver. D. ing., t. XXV, Pl. X).
Au lieu de tiroirs plans, on emploie, dès que la pression de l'eau est un peu forte, des tiroirs cylindriques équilibrés , les canaux distributeurs s'ouvrant à l'extérieur d'un cylindre. Dans le cas des très hautes chutes, utilisées à l'aide de turbines Girard avec un faible nombre d'orifices distributeurs, le vannage est un tiroir avec commande à vis, qui
réduit progressivement chacun des orifices avant de le fermer complètement (et fonctionne, par suite, comme appareil des deuxième et troisième genres).
Si la chute est assez importante pour comporter plusieurs turbines, on en met un nombre variable en marche suivant le débit, solution qui convient au cas de turbines à réaction noyées. Quelquefois on peut associer à l'une de ces turbines une turbine à impulsion sur laquelle portera toute la variation du débit (voir Zeitsehrift des Ver. D. Ing., 1888, p. 725). Parfois on divise la couronne mobile et le distributeur en deux ou trois parties à l'aide de cloisons parallèles aux joues latérales, ainsi que l'avait fait Fourneyron; on admet l'eau dans tout ou partie de l'ensemble : ce sont, en somme, plusieurs turbines réunies sur le même axe. Citons comme exemple les turbines