Annales des Mines (1891, série 8, volume 20)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
établis pour soulever une charge maxima qui se présentera rarement, et la dépense d'eau restera la même quel que soit le poids élevé. Nous ne pouvons citer ici tous ces moteurs ; beaucoup de types, encore en usage, sont assez anciens déjà. On consultera sur ce sujet le Cours de machines de M. Haton de la Goupillière, t. I, chap. xi; le chapitre xiii des hydraulic motors de Bodmer ; Knoke , die Kraftmaschinen des Kleingewerbes. Dans un mémoire sur la transmission
au moyen de l'eau sous pression (Annales des mines, 7' S., t. VII, p. 163) , M. Achard a étudié les frottements de ces machines. Souvent les cylindres sont oscillants; dans le moteur Schmid, dans le moteur Haag, c'est l'oscillation même du cylindre qui amène ses lumières devant les orifices d'admission et d'échappement. Cette disposition évite le frottement de l'organe de distribution qui pourrait être énorme avec les hautes pressions ; mais le moindre défaut d'ajustage ou la moindre usure donne lieu à des fuites. Pour la plupart des moteurs qui nous occupent, on redoute moins les fuites que les frot-
tements et l'usure du tiroir et de sa table. La distribution du moteur Megy (Revue industrielle, 1882 p. 13) est analogue aux précédentes, mais avec changement de marche, obtenu par l'interversion des orifices d'arrivée et d'échappement de l'eau. Le moteur Brotherhood, que nous avons décrit dans les machines à vapeur (chap. iv), se retrouve aussi, avec distribution modifiée, bien entendu, comme moteur hydraulique. Enfin, on fait usage de machines rotatives, où la capacité variable remplie ,
d'eau est formée de pièces tournantes au lieu d'un piston. Nous signalerons spécialement une classe de ces mo-
teurs, où l'on a cherché à rendre variable, suivant le travail résistant, la dépense d'eau par tour. Dans le moteur Hastie (Proc. of the Inst. of mechanical engineers, 1879, p. 484, et ouvrages généraux cités), la course est
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variable automatiquement suivant la résistance. La course est variable de même dans le moteur à quatre pistons Rigg (Civil Engineers, t. XCIV, p. 39), le moteur Balland (Bulletin de l'Assoc. des élèves d'écoles d'arts et métiers, mars 1889). Le moteur Ph. Meyer a de grands espaces libres remplis d'air qui permettent de faire varier la quantité d'eau admise à chaque coup de piston (Bodmer, Hyd. motors, p. 500). La puissance Machines à déplacement rectiligne. hydraulique, artificielle, est souvent employée pour produire simplement le déplacement rectiligne d'un engin
ou l'élévation d'une charge : tel est le cas des presses hydrauliques, de divers outils employés surtout dans les
ateliers de chaudronnerie, des grues, des ascenseurs. Nous examinerons ces applications dans le chapitre suivant, mais nous décrirons ici sommairement les appareils moteurs.
La presse hydraulique est l'un des engins les plus simples et les plus commodes de l'industrie. Le retour du
piston de la presse, après son action, se fait par son simple poids si elle agit verticalement en soulevant, ou par l'action de contrepoids ou d'un piston auxiliaire si elle est horizontale ou verticale renversée. La presse hydraulique est d'un usage fréquent dans les ateliers de construction pour emmancher à frottement dur des pièces de machines, notamment pour caler les roues sur les essieux du matériel des chemins de fer ; dans ce cas, des efforts d'une centaine de tonnes sont plus que suffisants pour le calage, mais doivent être souvent dépassés de beaucoup pour le décalage. Des presses plus petites servent à l'emmanchement de nombreuses pièces, par exemple d'axes ou de bagues dans des ceils. Un calage bien fait rend inutiles les clavettes. On se sert aussi de la presse pour rectifier des pièces déformées (par exemple l'acier après la trempe), pour donner à l'aide de man-