Annales des Mines (1891, série 8, volume 20)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
La pompe centrifuge sert encore à des usages spéciaux tels que l'élévation d'eaux troubles chargées de matières en suspension, telles que les eaux d'égout : on l'emploie à cet usage à Gennevilliers (Poillon, ouv. cité, t. II, p. 63). Dans ce cas on écarte autant que possible les aubes pour éviter les obstructions. On s'en sert aussi pour le dragage des vases et même des graviers (Bulletin de la Soc, des élèves d'Arts et métiers, 1880, p. 681). On l'a même employée à la propulsion des bateaux, suivant un principe souvent proposé et dont la réalisation peut être logique pour un canot de sauvetage (Engineer, sept. 1890, p. 193). Ajoutons qu'on a quelquefois construit des pompes à
directrices fixes tout à fait analogues à des turbines à marche renversée : mais ces appareils ne sont guère
appliqués.
5° APPAREILS A ENTRAINEMENT DIRECT. - Nous avons
dit quelques mots de ces appareils (béliers, injecteurs à eau), cités au chap. ix comme moteurs hydrauliques. Dans cette classe figure aussi l'injecteur à vapeur, examiné chap. viii, qui est une mauvaise machine élévatoire lorsque l'eau n'a pas besoin d'être fortement chauffée. 6° APPAREILS DIVERS.
- Dans cette catégorie, nous
citerons les pulsomètres, examinés comme machines à vapeur au chap. les élévateurs à air comprimé, les émulseurs, formés d'un tube en Y à branches inégales où la densité moyenne du liquide dans la longue branche est abaissée par son émulsion à l'aide d'air comprimé : le liquide s'élève alors dans cette longue branche. Parmi les émulseurs, nous rappellerons la curieuse disposition du Steam-loop, déjà mentionné au chap. III, pour le retour automatique aux chaudières de l'eau condensée dans
les conduites de vapeur et enveloppes de cylindres, quand
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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la chaudière est à un niveau supérieur (Engineering, 1890,
1" sem., p. 712, et 20 sem., p. 22) : les deux branches verticales d'un tuyau se remplissent, la plus longue d'un mélange d'eau et de vapeur, l'autre d'eau seulement, ce qui donne un courant descendant dans la branche la plus courte, qui aboutit à la chaudière.
D'après notre énumération, déjà longue et encore incomplète, on voit quelle est la variété des machines à l'aide desquelles nous pompons pour nos besoins une minime fraction de l'eau que le soleil élève constamment dans l'atmosphère et qui retombe en neige ou en pluie. Nos moyens si compliqués paraissent bien peu de chose à côté de l'action naturelle si simple ! L'idée d'employer à notre gré la puissance calorifique du soleil pour actionner nos pompes est séduisante, mais difficile à mettre en pratique. On connait la machine à vapeur Mouchot, dont la chaudière est au foyer de puissants réflecteurs. L'appareil Tellier, exposé en 1889, consiste en un moteur à dissolution d'ammoniaque, fonctionnant à une température peu élevée ; la chaudière peut être directement chauffée par les rayons solaires : c'est un grand récipient plat posé sur des toits. On cherche par la facilité de l'installation à compenser l'inconvénient du faible écart des températures entre lesquelles travaille le fluide moteur. TRANSPORT PAR CONDUITES DES LIQUIDES AUTRES QUE
L'EAU. - Les pompes et les conduites ne servent pas exclusivement au transport de l'eau, mais d'impertantes applications ont été faites pour d'autres liquides. En France, les grandes sucreries sont alimentées par des râperies souvent fort éloignées, dont les jus sont refoulés dans des conduites. Je citerai comme exemple la sucrerie de Coulommiers (bien que d'autres possèdent des ré-
seaux plus étendus et plus ramifiés) ; la conduite d'un