Annales des Mines (1891, série 8, volume 20)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
DE LA CONSTRUCTION DES MACUINES.
poles de blindage : le plateau, dont le mouvement est continu ou alternatif, a 8 mètres de diamètre ; il repose sur une glissière circulaire et sur un piston hydraulique, du diamètre de 755 millimètres, en relation avec un accumulateur à charge variable, qui permet de réduire la pression sur la glissière. La traverse porte-outils peut s'élever à 2'1,200 au-dessus du plateau. Étaux limeurs. L'étau limeur ou limeuse est une machine mal nommée (car le travail qu'elle fait n'a aucun rapport avec celui de la lime) qui sert à raboter les pièces de petites dimensions, ou transversalement les pièces longues et étroites. Elle comprend un banc en fonte le long duquel peut coulisser une poupée à chariot, portant un coulant porte-outil. Ce coulant reçoit un mouvement rectiligne alternatif, perpendiculairement à l'axe longitudinal du banc, par l'intermédiaire d'un arbre régnant sur toute sa longueur ; la pièce à travailler est fixée sur
une table contre le banc. Le serrage est donné par le déplacement de la poupée sur le banc. L'outil est monté comme celui d'une raboteuse, et se soulève de même pendant le retour. Il agit d'ordinaire en s'éloignant du banc. Pour produire le retour rapide, la bielle qui commande le coulant n'est pas reliée directement à une manivelle ordinaire, mais à un point C d'un balancier oscillant autour d'un point M (fig. 1, Pl. XVIII), conduit par le bouton D de manivelle, qui coulisse sur CM. Si D tourne d'un mouvement uniforme, la durée de l'aller de l'outil sera proportionnelle au grand arc D'DD", et celle du retour
au petit arc D"D'. Plus souvent, on place le centre
l'intérieur de cercle décrit par OD
(fig.
M
2) ; l'axe
tourne alors d'un mouvement continu et fait le demitour d'aller pendant que D parcourt le grand arc D'DIr cette disposition se prête mieux à la variation de la course de l'outil, le rayon MC étant variable.
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Pour obtenir une course plus longue de l'outil, Geo. Richards le commande par une vis de raboteuse ; c'est alors la table porte-pièce qui reçoit le mouvement de serrage.
Comme la limeuse travaille souvent des métaux di-
vers, et comme la vitesse de l'outil varie suivant la course qu'on lui donne, la commande se fait par l'inter-
médiaire d'un jeu de poulies étagées auxquelles on ajoute parfois le ,harnais d'engrenages du tour, qui augmente la variation. Beaucoup d'étaux limeurs peuvent exécuter des cylindres à l'aide d'un axe perpendiculaire à la face verticale
du banc, c'est-à-dire parallèle à la trajectoire de l'outil, axe relié au mécanisme de serrage, de manière à tourner d'un petit angle après chaque course double de l'outil. L'outil taille les génératrices d'un cylindre convexe sur la pièce (qui doit être percée d'un trou central) montée sur cet axe. Certaines limeuses donnent des surfaces cylindriques concaves, à l'aide d'une articulation du porte-outil sur son coulant, autour d'un axe horizontal parallèle à la trajectoire ; à chaque course l'outil tourne un peu et trace ainsi les génératrices d'un cylindre sur la pièce immobile.
La limeuse peut servir à raboter les dents de roues d'engrenages, montées sur un plateau diviseur, manoeu-
vré à la main après l'exécution de chaque dent ; elle porte alors un outil de forme appropriée ; pour ce travail, on doit donner à l'outil un mouvement vertical de serrage.
Lorsque le banc est long, il porte d'habitude deux ou trois tables (sur lesquelles on peut poser une longue pièce unique), et deux poupées avec outil. La hauteur des tables se règle à volonté ; souvent elles sont munies d'une partie verticale aux rainures pour recevoir des boulons de montage fixant les pièces à travailler.