Annales des Mines (1891, série 8, volume 20)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
table. Ce dispositif présente une certaine analogie avec celui des raboteuses. On installe plusieurs traverses semblables, et elles portent des perceuses, outre les mortaiseuses. FRAISAGE. - Les machines à raboter et à mortaiser ont encore aujourd'hui de nombreuses applications dans les ateliers ; mais on substitue de plus en plus au travail de ces machines celui de la fraise. La fraise a été d'abord établie comme outil d'un profil déterminé, tel que celui d'une dent d'engrenage. Exécuter et surtout entretenir le tranchant d'un outil ordinaire est alors fort difficile; prenons ce profil, AMB (fig. 5, Pl. XVIII) comme génératrice d'un solide de révolution autour d'un axe XY, facile à débiter sur le tour ; puis découpons7, sur la surface de révolution une série de rainures qui laissent des arêtes suivant des génératrices ; nous avons une fraise de forme,
qui, en tournant autour de XY, pourra tailler, dans l'exemple choisi, le creux des dents sur la roue brute, et conservera longtemps le profil primitif, vu la multiplicité des tranchants. L'angle tranchant de la fraise de forme est d'environ 900, c'est-à-dire beaucoup trop grand
pour un bon travail du fer ; aussi l'outil marche lentement et doit être arrosé d'huile. Si l'on abandonne la question de profil et si l'on cherche à construire des fraises pour des surfaces simples, planes par exemple, on les taillera dans des cylindres ; on
peut alors tracer les rainures de manière à donner à l'angle tranchant telle valeur que l'on désire, 51° notamment avec un angle d'incidence de 40, comme on le voit sur la coupe fig . 6, Pl. XVIII. Les arêtes étaient primitivement tracées suivant des génératrices ; mais on a trouvé
grand avantage à les enrouler en hélice autour du cylindre, ce qui les empêche de s'engager brusquement sur toute leur longueur dans le métal à couper.
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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La fraise cylindrique hélicoïdale permet d'enlever rapidement de grandes épaisseurs ; on peut la faire tourner vite en lui donnant une avance rapide (dans le sens des flèches de la ,fig. 7, Pl. XVIII). En effet, la fraise ne s'échauffe pas beaucoup, parce que chaque tranchant ne travaille que par courtes périodes ; si le diamètre de la fraise est de 50 millimètres, si l'arc AB coupé est un cinquième de la circonférence, et si la fraise fait deux tours
par seconde, chaque tranchant travaille pendant un dixième de seconde et est hors du métal pendant 4 dixièmes. Il se refroidit pendant ce temps, d'autant plus qu'on
peut l'arroser énergiquement à l'aide d'un jet d'eau de savon. En outre, chaque copeau est de très faible épaisseur. Aussi atteint-on pour le tranchant de la fraise des vitesses linéaires de 300 millim. par seconde dans l'acier.
On trace aisément la portion de métal enlevé par chaque tranchant ; la fraise tourne et se déplace par rapport à la pièce, d'un mouvement fort lent si on le compare au mouvement de rotation; chaque tranchant décrit une épicycloïde, très voisine d'un cercle, et enlève la matière comprise entre cette épicycloïde et celle décrite par le tranchant précédent ; si / est la translation pour un tour de la fraise, et n le nombre de ses tranchants, l'épicycloïde décrite par chaque tranchant est en avance de -/,
dans le sens de la translation, sur celle du tranchant
précédent. Un copeau correspondra donc à la tranche de métal CDC' (lig. 7). Avec le diamètre de 50 millimè-
tres, 13 tranchants, et une avance de 0",25 par tour (en une demi-seconde), CC'
0 25
=1 3
, ou environ 0",02.
La surface laissée par la fraise ne sera pas rigoureusement plane, mais présentera une série de côtes saillantes telles que D, distantes dans notre exemple de 0111,02 et d'une saillie insensible.