Annales des Mines (1891, série 8, volume 20)
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REVUE DE L'ÉTAT ACTUEL
DE LA CONSTRUCTION DES MACHINES.
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obtenir des pièces interchangeables, qui s'assemblent
dal, les dents du côté le plus épais. L'entretien des
sans aucune retouche. Ces machines sont souvent automatiques, s'arrêtant dès que le fraisage d'une pièce est terminé La préparation et l'entretien des fraises joue un rôle capital dans un atelier monté pour ces fabrications; on construit des machines autdmatiques à tailler les fraises, où chaque dent est successivement découpée par une petite fraise conique ; la machine s'arrête lorsque la dernière dent est achevée. Le conducteur de ces machines n'a qu'à retirer la fraise achevée et à la remplacer par un nouveau solide à tailler. La fraise est souvent employée aussi dans les machines à tailler les engrenages des divers genres. Parmi les applications de ce genre les plus nouvelles, citons celle de Swasey (Engineering, 1891, 1" sem., p. 55, et Revue
lames est assujettissant ; aussi convient-il d'employer une machine pour les affûter, soit à l'aide d'une petite meule
gén. de mécanique appliquée, mars 1891, p. 26); les roues de diamètre quelconque sont exécutées de manière à engrener toutes avec une même crémaillère. SCIAGE DES MÉTAUX.
- Depuis quelques années on se sert beaucoup de la scie pour couper à froid les métaux ; elle donne des sections bien nettes sur une épaisseur qui peut être considérable. La scie est soit circulaire soit de préférence à ruban. La scie à ruban, d'un usage si fréquent pour le travail du bois, est une lame mince
dentée sans fin passant sur deux poulies ; la forme des dents, souvent adoptée en France, ne paraît pas des plus satisfaisantes, car l'angle tranchant, augmenté de l'angle d'incidence, est de 83°, soit presque un angle droit ; l'angle d'incidence a la valeur peu explicable de 33°. Il faut que les dents aient de la voie ou soient« inclinées alternativement à droite et à gauche, pour éviter le frottement de la lame dans l'entaille qu'elle pratique ; on obtient aussi la voie en taillant la scie dans des lames à section trapézoï-
d'émeri, soit même à l'aide de la lime triangulaire, ou tiers-point, manoeuvrée mécaniquement.
La scie est en principe analogue à la fraise ; comme dans la fraise, chaque dent ne travaille que pendant un temps très court, ce qui permet une grande vitesse, supérieure même à celle de cet outil et pouvant dépasser 1 mètre par seconde dans le fer. On consultera avec intérêt sur ce sujet le mémoire de M. Laurent, dans la Revue générale des chemins de fer (1886, 2' sem., p. 259). Dans les grandes machines, un chariot à mouvement automatique continu reçoit la pièce à scier.
La scie circulaire est employée surtout dans les ateliers de chaudronnerie, pour les barres de faible section.
Citons à titre de curiosité, le disque d'acier doux sans dents animé d'une rotation rapide qui coupe le métal à froid (Engineering, 1878, 1" sem., p. 382). Le disque essayé au Creusot pour couper les rails a un diamètre de 850 millimètres, une épaisseur de 6 millimètres et fait 3.600 tours par minute. Il reste froid après l'opération. Cet engin exige une puissance motrice considérable.
MEULAGE. - Les machines que nous venons de citer ont pour organe actif un outil en acier. D'autres procédés permettent l'abrasion du métal, en l'usant à l'aide de corps durs tel que le grès, l'émeri : c'est le meulage, dont nous avons indiqué quelques applications à l'affûtage des
outils, mais qui a pris une grande importance dans la construction. Ce meulage se pratique de deux manières différentes, soit avec des meules à gros grain pour un travail grossier et rapide, soit avec des meules fines pour obtenir des surfaces plus unies et plus exactes que ne les donne l'outil d'acier, spécialement dans le cas des