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Annales des Mines (1891, série 8, volume 20)

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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU

Enfin, le 28 septembre 1890, aux mines de Peychagnard

(Isère), 2 jeunes gens, appartenant au personnel de la mine, eurent l'imprudence de pénétrer, accompagnés de 4 jeunes filles, malgré les observations des mineurs, dans la galerie de roulage qui débouchait au jour. La mine était dangereuse, car il s'y était déclaré des incendies. À ce moment (c'était un dimanche après midi), personne n'y travaillait et on avait arrêté le ventilateur pour les réparations hebdomadaires. Les 6 promeneurs furent victimes de leur imprudence.

Accidents produits par des gaz dus à des causes diOn peut réunir sous cette rubrique 6 accidents qui ont causé la mort de 5 personnes. Le 17 septembre 1888, à la mine de Méjanel (Aveyron), 2 ouvriers ont été brûlés sans gravité par une explosion de gaz. Jamais le grisou n'avait été signalé dans la mine; au haut d'un montage en cul-de-sac, au voisinage de vieux travaux, il s'était produit un fort dégagement d'un gaz d'odeur fétide. Les ouvriers commirent l'imprudence de pénétrer dans le montage avec leurs lampes à feu nu et déterminèrent ainsi l'explosion. Le 8 août 1889, à la fosse Soult, de la concession de houille d'Escaupont (Nord), une fuite d'eau à travers le cuvelage du puits détermina un renversement temporaire du courant d'air. Les gaz du foyer d'aérage, installé au fond du puits, envahirent les traVaux et déterminèrent la mort de 1 ouvrier par asphyxie. A la suite de cet accident, le cuvelage a été revêtu à l'intérieur d'une chemise métallique. verses.

Le 12 avril 1890, à la fendue de Montchaud, concession houillère de Villars (Loire), 2 ouvriers périrent asphyxiés. La fendue avait été longtemps abandonnée ; on venait de la reprendre, et on avait installé un ventilateur aspirant, avec conduite établie à la sole, pour assainir les travaux ;

POUR LES ANNÉES 1888 A 1890.

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l'accident même prouve que les dispositions prises étaient insuffisantes.

Le 28 août 1890, au puits Chatelus n° 2, de la concession de Beaubrun (Loire), 1 ouvrier périt asphxyié, dans

un quartier qu'on était en train de remblayer, en pénétrant dans un passage ménagé au milieu des remblais. La mine n'était pas grisouteuse ; il n'y avait pas de feux dans le voisinage ; ici, comme dans le cas précédent, c'est

l'air confiné, rendu délétère par son contact avec des matières oxydables, qui a été la cause de l'asphyxie. Le 18 novembre 1890, à la fosse n° 7 de la concession houillère de Bully-Grenay (Pas-de-Calais), 1 ouvrier périt

asphyxié par les gaz d'un coup de mine, chargé à la dynamite, et qui, sans doute mal bourré, a fait canon. Nous avons joint à ces derniers accidents celui qui s'est produit dans la mine de lignite de Trets (Bouches-duRhône), le 8 février 1.888, et qui a occasionné des bles sures par contusion à 5 ouvriers. Pendant l'attaque d'un pilier, dans de vieux travaux, il se produisit une véritable explosion, qui éteignit les lampes, renversa les hommes et projeta dans le chantier un volume considérable de charbon réduit à l'état de poussier menu ; à la suite de cette explosion, on constata à la surface des tas de charbon ainsi formés, la présence d'un gaz qui brûlait tranquillement avec une flamme bleue. Les ingénieurs n'ont pas été d'accord sur la cause de cet accident, qu'ils attri-

buent soit à un affaisement du toit, soit à la présence d'un hydrocarbure renfermé à haute pression dans la houille.

La Dégagement d'acide carbonique de Dochebelle. concession de Rochebelle et Cendras (Gard) est sujette à

des dégagements instantanés d'acide carbonique. Le 29 août 1889, il s'en produisit un dans un chantier où travaillaient 3 ouvriers. Les lampes furent éteintes et les