Annales des Mines (1891, série 8, volume 20)
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STATISTIQUE DES ACCIDENTS DE GRISOU
POUR LES ANNÉES 1888 A 1890.
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ouvriers s'enfuirent à tâtons. L'un d'eux tomba dans sa fuite et périt asphyxié.
sières inflammables, mises ainsi sur le pied des mines à grisou. (Circulaire ministérielle du ler août 1890).
Coup de poussières de La Machine. Le 18 février 1890, il s'est produit, au puits Marguerite de la concession houillère de Decize (Nièvre), un coup de poussières qui a dépassé par son intensité tout ce qui avait été constaté jusqu'alors et tout ce que les expériences antérieures permettaient de prévoir : des ouvriers sont tombés mortellement brûlés à 110 mètres du point d'origine de l'inflammation;
Inflammations de gaz dans des carrières souterraines. Ces accidents, au nombre de deux dans la période qui nous occupe, ont occasionné des brûlures graves à 2 ou-
d'autres ont péri, plus légèrement brûlés, mais asphxyiés, à 250 mètres de ce point; les ravages des gaz délétères se sont étendus à 700 mètres de distance. On a eu à déplorer en tout la mort de 43 ouvriers, sans compter un contremaître, asphyxié pendant le sauvetage. La mine occupait alors 779 ouvriers ; sa production, en 1890, s'est élevée à 147.089 tonnes. Elle était poussiéreuse, mais non grisouteuse ; on y travaillait avec des lampes à feu nu ; le grisou n'avait jamais été signalé, et des analyses de gaz, sur des prises faites au chantier après l'accident, n'ont pas décelé de teneur appréciable de grisou. Ce gaz n'a donc eu aucune part dans la catastrophe.
L'inflammation a été déterminée par deux coups de mine, chargés à la poudre noire, qui ont débourré. Cet accident a donné lieu d'ailleurs, de la part de M. l'ingénieur Laurent, à une étude détaillée qui a été insérée ici même (*).
vriers.
Le 9 avril 1890, dans une glaisière souterraine, à Vanves (Seine), 1 ouvrier, pénétrant après trois jours de chômage dans son chantier, y détermina une explosion qui le brûla grièvement. Les dégagements de gaz, dus probablement à la présence d'une couche de lignite py-
riteux intercalée au milieu des argiles, sont fréquents dans les glaisières de la plaine de Vanves. Le 4 octobre 1890, dans une carrière d'argile réfractaire des environs de Bollène (Vaucluse), 1 ouvrier a été grièvement brûlé par suite de son imprudence : les dégagements de gaz inflammables sont fréquents dans ces carrières, dans le voisinage d'anciens travaux ; et l'ouvrier,
qui la veille au soir avait constaté la présence du gaz, était descendu avec une lampe de sûreté non allumée, qu'il se mit en devoir d'allumer au fond du puits. ACCIDENTS DUS AU GRISOU.
On a eu à déplorer,
durant les trois années qui nous occupent, 29 accidents de grisou, qui se répartissent ainsi qu'il suit ANNÉES
NOMBRE
des accidents
TUÉS
BLESSÉS
54
24
6
2'25
13 47
L'exploitant, à la suite de cet accident, a modifié la méthode d'exploitation et perfectionné l'aérage. L'application du règlement proposé par la commission d'étude de l'emploi des explosifs a été étendue aux mines à pous(*) Annales des mines, 2° volume de 4891, p. 396.
1888 1889 1890
Total
117 396
Relativement à la cause déterminante des accidents, on peut les classer de la manière suivante :