Annales des Mines (1892, série 9, volume 1)
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NOTE SUR LES TREMBLEMENTS DE TERRE
EN ALGÉRIE.
de la ceinture côtière presque continue, de Collo à Nemours, d'épanchements de roches éruptives, trachytes et basaltes, qui s'avancent en nombreux promontoires dans laMéditerranée (voir la Pl. II). La Pl. I montre la répartition des plissements précités sur le sol algérien, formant, à ce point de vue, deux zônes distinctes séparées par une ligne allant du Djebel Aurès à Ténès : à l'ouest et au sud de cette ligne (pro-. vince d'Oran) prédominent les plissements nord 58 degrés est, au nord (provinces d'Alger et Constantine) les plissements est-ouest et nord 103 degrés est. Ces deux zônes présentent une indépendance marquée, dans la manifestation des tremblements de terre et dans leur mode de propagation. Les secousses qui agitent l'Oranais se répercutent, en effet, rarement sur les provinces d'Alger ou de Constantine, et réciproquement. Ainsi les tremblements de terre les plus violents d'Oran de 1790, 1851 et 1887 sont passés inaperçus dans la région d'Al-
la Sierra-Nevada de direction est-ouest, parallèle aux
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plissements prédominant dans la zône d'Alger et de Cons-
tantine, l'Oranais , qui est cependant beaucoup plus rapproché que celle-ci de l'Andalousie, est resté immobile, et c'est de Ténès à Bordj-bou-Arréridj que les secousses ont été ressenties du 14 au 30 janvier 1885. En revanche, le tremblement de terre de Lisbonne de 1755 a eu surtout un retentissement désastreux dans le Maroc, qui appartient à la même zône de plissements que l'Oranais et auxquels sont parallèles les soulèvements de l'Estramadure (*).
Il semble résulter de ces faits que les tremblements de terre ne font que continuer et accentuer, à une échelle réduite, les mouvements qui se sont manifestés dans les grandes convulsions géologiques et ont façonné l'ossature d'une région ; une même secousse affectant plus particulièrement les plissements parallèles produits par une impulsion primitive de même sens.
ger; ceux de 1839, 1856 et 1867, dans les provinces d'Alger et de Constantine, n'ont eu aucun retentissement dans la province d'Oran. En revanche, bien qu'Alger soit aussi éloigné de Constantine que d'Oran, toutes les secousses notables, ressenties à Alger, le sont également
à Constantine et dans toute la région intermédiaire. C'est ce que montre nettement la Pl. I où sont figurées les zônes d'ébranlement des principaux tremblements de terre. Une autre confirmation de l'indépendance de ces deux zônes se trouve dans le mode de répercussion en Algérie des tremblements de terre du sud de l'Espagne. Pendant les secousses prolongées de l'Andalousie (24 décembre 1884 à mars 1885) dont le centre d'ébranlement était celle de la Toscane et du Napolitain, longe une faille terrestre' (Géographie universelle, t. XI, p. 311).
§ 2. Données sur l'influence de la nature physique du sol et application à Algérie.
On a constaté à plusieurs reprises, que les effets des tremblements dépendent beaucoup, comme leur vitesse de propagation, de la nature des terrains qu'ils affectent. A travers des couches épaisses d'alluvions ou d'éboulis, la commotion chemine aussi difficilement que
les vibrations du son à travers de la sciure de bois, et produit peu d'effets à la surface. Au contraire, dans les C) On peut cependant citer un tremblement de terre algérien, celui du 3 décembre 1885, dans lequel le centre sismique était situé dans la région comprise entre Sétif, Batna, Bou-Saâda et Bordj-bou-Arréridj, et qui s'est fait sentir, très faiblement, il est vrai, jusqu'à Nemours et Gardhaïa, d'après le bulletin météorologique du service central d'Alger.
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