Annales des Mines (1892, série 9, volume 1)
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EN ALGÉRIE.
NOTE SUR LES TREMBLEMENTS DE TERRE
= alluvions. --
pliocène.
= sahélien. p., = cartennien. = gault.
Ce sont aussi les localités qui ont été les plus éprouvées en 1867. Marengo, Duperré, placés au milieu du bassin d'alluvions, ont été peu ou point éprouvés par le même tremblement de terre. Ténès, Cherchel, Miliana sont également construits à
la limite des .dépôts d'alluvions reposant sur le cartennien.
Sétif, Bordj-hou-Arréridj, Mansourah sont de même situés à la limite de bassins miocène ou pliocène. Alger, qui est entièrement construit sur les schistes anciens et le gneiss, n'a en somme éprouvé, en 1867, que des dégâts insignifiants par rapport aux localités voisines de la Mitidja. Si le tremblement de terre de 1716 y a produit de grands bouleversements, cela tient à la mauvaise construction des maisons avant cette date. En revanche, Mustapha-Supérieur, bâti sur les marnes sahéliennes et les éboulis des pentes, est dans des conditions bien moins bonnes de stabilité. Dans le tremblement de terre d'Oran, de 1790, toute la partie de la ville détruite par les secousses était située sur un mince lambeau d'alluvions compris entre les hauteurs de Santa-Cruz et du Château-Neuf.
La partie extérieure de la Kasbah, dont on aperçoit
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encore les anciennes murailles au sortir du boulevard Malakoff, les remparts de l'Ouest et les maisons qui les bordent, le quartier juif au sud, construits sur la rocheelle-même, ont beaucoup moins souffert que la basse ville. Le Château-Neuf, les forts de Santa-Cruz ne paraissent pas avoir été atteints. On voit ainsi que la violence des secousses ressenties et leurs effets destructeurs trouvent leur explication dans la nature physique du sol. Il serait facile d'ailleurs de multiplier ces exemples, et la comparaison des Pl. I et II montre bien que les zônes à tremblements de terre sont celles formées des terrains miocènes, pliocènes et quaternaires, et que les effets mécaniques des secousses. sismiques y sont plus marqués dans le voisinage de la côte, au contact des masses cristallines ou paléozoïques,
qui leur transmettent, sans en être elles-mêmes trèséprouvées à cause de leur rigidité, les commotions provenant d'un foyer d'action voisin, probablement sousmarin.
Cet aperçu d'ensemble sur les conditions sismiques des différents points de l'Algérie ne doit être considéré. que comme une simple indication, car les notions géologiques que l'on a sur cette région sont loin d'être fixées, et, dans notre voyage, nous n'avons pu recueillir, par nous-mêmes, de données précises que sur un petit nombre de points. C'est une étude approfondie des strates et des failles dans chaque région qu'il faudrait faire pour en déduire, avec quelque certitude, les conditions locales de Sensibilité aux secousses de tremblements de terre. Le rapide examen que nous venons de faire de la si-
tuation géologique des principales villes de l'Algérie montre, d'ailleurs, que la plupart de leurs emplacements (sauf pour Alger et Constantine) sont aussi mal choisis que possible au point de vue des effets mécaniques des tremblements de terre ; cela tient à ce que les meilleurs