Annales des Mines (1892, série 9, volume 1)
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saire pour fondre la gangue, et on réalise ainsi, grâce à la haute teneur des minerais, une notable économie. La quantité de chaleur employée à réduire les métalloïdes constitue dans le bilan calorifique un élément ap-
préciable, et de la pureté relative de la fonte d'Edgar Thomson résulte, par kilogramme produit, une économie de plus de 100 calories sur la fonte du Cleveland, de plus 'de 200 calories sur la fonte de Meurthe-et-Moselle. Les
fondeurs ne sont pas toujours maîtres de la pureté de leurs produits : les minerais du Cleveland et de la Meurthe-et-Moselle introduisent du phosphore dans la fonte
d'autres y introduiront du manganèse ; les fontes de moulage exigeront une certaine teneur en silicium. Mais il y aurait un réel avantage, lorsqu'il s'agit de fente Bessemer, et surtout quand on marche en première fusion, 'à suivre la pratique américaine et à fournir au convertisseur des fontes pauvres en silicium. A Edgar Thomson, on passe couramment au convertisseur des fontes tenant 0,8 p. 100 de silicium ; il faut alors conduire l'opération rapidement ; c'est une question de matériel et d'organi-
ation de main-d'oeuvre. L'avantage de cette méthode est sensible, car les économies se multiplient dans le haut-fourneau: si on réalise sur la dépense utile de chaleur une économie de 100.000 calories par tonne de fonte, l'économie de coke sera supérieure à 25 kilogrammes (*), car il y aura moins d'humidité à volatiliser au gueulard, moins d'eau hygrométrique à dissocier aux
tuyères,- moins de cendres à fondre par de la castine, les pertes par les parois seront réduites ; enfin, pour 'abaisser la teneur en 'silicium de la fonte, il faut rendre les laitiers plus fusibles, d'où une nouvelle économie de chaleur. La pratique américaine est donc pleinement (*) Dans l'exemple n° 3 le rendement est d'environ 4,000 calories par kilogramme de coke.
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justifiée ; au besoin, si on craint des irrégularités dans la composition qui, à ces faibles teneurs, peuvent avoir des conséquences considérables, le mélangeur de fontes, qui donne d'excellents résultats à Edgar Thomson, à Barrow
en Angleterre et à Hoerde en Allemagne, ne grève le prix de revient que de 10 centimes par tonne. Les avantages qui viennent d'être exposés sont la conséquence de la nature desominerais, ou du métal qu'on se propose d'obtenir. Passons maintenant à l'examen de l'allure elle-même, et étudions dans chacun des trois
exemples traités, l'effet utile du combustible et de la chaleur produite.
Le premier fait qui frappe les yeux, à l'examen des trois bilans, est l'écart entre les pertes de chaleur par rayonnement ou conductibilité. Ces pertes, qui pour les deux fourneaux européens s'élèvent environ à 1.000 calories par kilogramme de fonte, soit 20 p. 100 de la chaleur totale produite, s'abaissent pour le fourneau américain à 288 calories, soit 9 p. 100 de la chaleur totale. La dépense utile (en y comprenant la chaleur sensible des gaz du gueulard) s'élève, pour le n° 3, à 3.920 calories ; pour le n° 2, à 3.660 calories, et pour le n° 1 à 2.917 calories, et la dépense totale est respectivement de 4.919, 4.617 et 3.205 calories. L'écart est considérable, et même en tenant compte du degré d'approximation assez éloigné des calculs, il nen paraît pas moins certain que les pertes par rayonnement et conductibilité sont atténuées dans le fourneau américain d'une façon notable. Cet avantage ne peut être attribué qu'à la rapidité de l'allure. Le calcul suivant, relatif à la zone des tuyères, rend compte avec une certaine approximation de ce phénomène.
Calculons les quantités de chaleur respectivement fournies pendant une minute par la combustion du carbone aux tuyères et par le vent chaud; et faisons la diffé-
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