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PROGRÈS DE LA. IVIÉTALLURGIE DU NICKEL.

on s'habitue à la manier sans difficulté et sans erreur. Il est d'ailleurs facile de donner un relief suffisant au chiffre indiquant la valeur pour permettre la distinction immédiate au toucher, surtout en laissant une tranche lisse à ces pièces. On pourrait aussi, comme on l'a pro-

posé, frapper des pièces dodécagonales, ou même percées au centre, à la façon des sapèques. On les enfilerait sur des broches pour faciliter leur comptage; c'est une forme qui serait certainement bien accueillie dans nos colonies d'Extrême-Orient, qui n'ont pas encore de monnaie française et où tous les paiements se font en piastres. L'emploi du nickel dans la monnaie ne constitue d'ailleurs qu'un débouché temporaire et limité de métal, mais il aide indirectement à sa propagation. On a calculé que, pour l'émission totale française, destinée à remplacer les 75 millions de francs (valeur nominale) de billon de cuivre actuellement en circulation, il suffirait de 600 tonnes de nickel pur, en supposant que l'alliage monétaire adopté soit du 20/80. Cette quantité suffirait pour émettre 80 millions (valeur nominale) de monnaie de nickel, ce qui permettrait, en tenant compte d'une part de la valeur intrinsèque marchande du bronze démonétisé, et d'autre part

des frais d'achat du métal et de sa frappe, de réaliser

cette réforme sans charge pour le budget. Une augmentation de circulation de la monnaie de billon en France aurait pour résultat de faire refluer à l'étranger le cuivre italien et espagnol qui circule, par tolérance, en assez grande quantité, surtout dans le voisinage des frontières.

Monnaie du Mexique. - Il ne faut pas d'ailleurs procéder à des émissions inconsidérées de ce genre de monnaie, qui n'est somme toute qu'une monnaie purement fiduciaire et d'appoint. L'émission du Mexique (1882), qui a dû être retirée peu de temps après sa mise en circula-

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tion, sous la pression de l'opinion publique, en est une preuve. Le gouvernement avait voulu à cette époque émettre une quantité de monnaie hors de proportion avec les besoins du pays, et pour atteindre son but, il l'écou-

lait par ses caisses publiques. Il fallut tout retirer, et jeter ces pièces, refondues en lingots, sur le marché du nickel en Europe, ce qui faillit amener une crise grave dans le commerce de ce métal. Il ne s'agissait pourtant que de 400. tonnes d'alliage, mais à cette époque les emplois du nickel étaient encore très restreints. Il a fallu que son adoption pour l'armement des troupes fût décidé pour lui donner un essor définitif. Ce sont encore les études relatives au perfectionnement du matériel de guerre, la recherche de revêtements cuirassés pour la marine, susceptibles de résister aux projectiles de rupture en acier chromé, qui ont fait faire

dans ces derniers temps un progrès considérable au nickel comme alliage avec l'acier.

Alliages avec le fer et l'acier. - Depuis plusieurs années déjà, un des promoteurs du ferro-nickel et de l'aciernickel, M. Henry Marbeau, avait attiré l'attention sur les

propriétés remarquables des alliages de cette nature et sur l'influence qu'une dose même faible de nickel a sur leur

coefficient de résistance à la rupture et sur celui d'élasticité. La trempe elle-même était modifiée, donnant des aciers très durs pour outils de tour et néanmoins pas aigres. La question fut reprise par les principales aciéries françaises, notamment par le Creusot, et le résultat de ces études a été le succès retentissant des plaques d'aciernickel essayées par la marine des États-Unis à Annapolis en octobre 1890.

Application aux plaques de cuirassés. Essais d'Annapolis. - Rappelons rapidement les conditions dans les-