Annales des Mines (1892, série 9, volume 1)
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NOTE SUR L'ALLUMAGE DES COUPS DE MINE
et spécialement à améliorer la méthode .d'allumage c'est le but de la présente note. Dangers que présente la mèche Bickford.
La mèche Bickford secompose essentiellement d'une âme formée par un fil, autour duquel se trouve un cordon de poudre. On l'entoure d'une enveloppe formée de fils de jute enroulés en hélice. On fait passer la mèche, soit dans du goudron pour les mèches noires, soit dans de la colle, puis dans du talc en poudre pour les mèches blanches. Cette enveloppe unique étant souvent insuffisante pour isoler la poudre, on en ajoute une ou plusieurs autres, formées, soit de fils de jute, soit de rubans enroulés également en hélice : certaines mèches de qualité exceptionnelle ont jusqu'à quatre enveloppes successives. La combustion se propage à l'intérieur de la mèche avec une vitesse d'environ un mètre à un mètre vingt à la seconde. Les accidents que peut causer la mèche Bickford sont multiples. Il peut en effet y avoir inflammation du grisou ; 1° Par le corps incandescent employé pour l'allumage de l'extrémité de la mèche ;
2° Par la gerbe d'étincelles que produit l'extrémité de la mèche au moment de l'allumage 30 Par les projections que peut donner la mèche pendant sa combustion 4° Par les gaz provenant de la combustion de l'explosif, qui précède sensiblement la détonation, lorsque l'Ouvrier, faisant pénétrer la mèche trop profondément dans la cartouche, la met en contact direct avec l'explosif.
Cette dernière cause de danger, qu'aucun appareil ne permet d'éviter, a le grave inconvénient de faire reposer la sécurité de la mine sur l'expérience d'un ouvrier. Depuis que le tirage des mines est confié, dans les exploi-
' DANS LES EXPLOITATIONS GRISOUTEUSES.
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tations grisouteuses, à des ouvriers spéciaux ou boutefeux, la mise en contact direct de la mèche avec l'explosif est moins à craindre. Il est seulement désirable que les compagnies houillères apportent encore plus de soin dans le recrutement des boute-feux.
Les projections que peut donner la mèche dans sa combustion normale sont aussi une cause de danger qu'il est bien difficile aux compagnies houillères d'atténuer. Les expériences faites par la commission française des explosifs ont montré que la combustion d'une mèche de
sûreté, ne donnant pas de projections, pouvait se produire au milieu "d'un mélange grisouteux sans l'enflammer, pourvu, bien entendu, que l'allumage fût effectué en dehors du mélange combustible. La sécurité repose donc sur la qualité de la mèche.
Ces projections résultent de deux causes bien distinctes.
10 La présence dans le cordon central de poudre de grains d'une grosseur appréciable 2° La résistance insuffisante de l'enveloppe. En effet, lorsque le cordon est formé de pulvérin très fin, la combustion se' propage lentement en fusant, mais
s'il s'y trouve un grain, il y a aussitôt une petite déflagration, qui, si elle déchire l'enveloppe, donne une projection de flamme.
La poudre livrée par l'administration des poudres et salpêtres doit donc être tamisée avec un très grand soin. Quant à la résistance de l'enveloppe, on l'augmente en faisant des mèches à double, triple, et même quadruple enveloppe.
Aujourd'hui on est arrivé à fabriquer des mèches de. sûreté qui ne donnent presque pas de projections, mais leur prix de revient est naturellement beaucoup plus élevé que celui des mèches ordinaires. Il serait désirable que les compagnies houillères qui,