Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1892, série 9, volume 1)

NOTE SUR L'ALLUMAGE DES COUPS DE MINE

DANS LES EXPLOITATIONS GRISOUTEUSES.

qui a servi à l'allumage et se retirer. Il existe un certain nombre de dispositifs qui permettent de réaliser plus ou moins complètement ces conditions. On peut ranger ces divers systèmes dans deux classes différentes, suivant qu'il s'agit d'un appareil qui peut servir-indéfiniment à l'allumage des coups de mines, ou qui ne peut servir qu'une fois : dans le premier cas le boutefeu doit l'enlever, une fois l'allumage opéré ; dans le second il l'abandonne et se retire aussitôt. Les appareils reposant sur le premier principe présentent, au point de vue de la sécurité, une cause d'infériorité marquée ; nous avons dit plus haut que, pour que la mèche ne soit plus dangereuse, il fallait attendre qu'elle ait brûlé d'environ 10 centimètres. Comme la vitesse de propagation dans la mèche est à peu près d'un mètre par minute, on doit laisser s'écouler six secondes entre l'allumage et le moment où l'on peut enlever l'appareil. Or,

grandes, et il peut arriver qu'en six secondes la combustion ne se soit pas propagée jusqu'à la distance de 10 centimètres, ce qui risque d'amener une inflammation de grisou, où qu'au contraire elle ait de beaucoup dépassé cette limite, ce qui expose l'ouvrier à être blessé par les éclats de l'explosion, avant d'avoir eu le temps de se

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garer. En tout cas, il est nécessaire d'augmenter sensiblement la longueur de la mèche, non pas seulement des 10 cen-

plus tôt possible, une fois le feu mis à la mèche, en raison de la crainte bien naturelle d'une explosion anticipée ;

timètres que l'on doit laisser brûler avant de se retirer, mais d'au moins une vingtaine de centimètres, pour ne pas être surpris par une propagation trop rapide. Cet accroissement de longueur- a l'inconvénient d'augmenter les chances de rencontre d'un défaut de fabrication entre l'extrémité de la mèche et le point ou elle pénètre dans le trou de mine. Nous allons décrire successivement un certain nombre de dispositifs qui permettent- d'allumer les mèches sans qu'il y ait, au moins théoriquement, possibilité d'inflammation d'une atmosphère grisouteuse.

on rencontre en effet quelquefois des mèches défectueuses, où la vitesse de propagation est bien supérieure à celle

Allumage par un corps incandescent.-

le boutefeu a instinctivement le désir de se retirer le

normalemeni prévue. Dès lors, il faut admettre que le boute-feu ait un bien grand sang froid pour attendre six secondes avant de retirer son appareil, et d'aller se garer des éclats, et il est à craindre qu'il ne remette à l'air libre la mèche, alors qu'elle peut encore produire une inflammation du grisou. Au lieu de compter six secondes, le boutefeu peut placer sa main sur la mèche, à environ 10 centimètres de son extrémité ; il est averti, par une sensation de chaleur, que l'inflammation de la poudre s'est propagée jusqu'en ce point, et qu'il peut enlever son appareil. Cette manière

d'opérer est même préférable, car la vitesse de combustion des mèches de sûreté offre des variations assez

L'idée qui se présente la première à l'esprit consiste à placer un corps incandescent, mais n'allumant pas le grisou, au fond d'un tube, dont l'orifice est d'un diamètre juste suffisant pour permettre le passage de la mèche. Un ouvrier mineur du bassin de Saint-Étienne, M. Lagot, a proposé en 1881 (*) l'emploi d'un charbon nitré brûlant sans flamme. L'appareil est disposé de manière que, lorsqu'un morceau de charbon est brûlé, il en allume un autre, en sorte que, sans toucher au tube, on dispose (*) Comptes rendus mensuels de l'industrie minérale, année

1881, mois de juin.