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À

NOTE SUR L'ALLUMAGE DES COUPS DE MINE

DANS LES EXPLOITATIONS GRISOUTEUSES.

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d'un corps incandescent pendant une journée entière. Il suffit, pour l'allumage, d'amener l'extrémité de la mèche en contact avec le charbon nitré. L'orifice étant, comme nous l'avons dit, d'un diamètre égal à celui de la mèche, la flamme produite, reste confinée dans un espace fermé. Le tube ne doit, bien entendu, être retiré que lorsque la combustion s'est propagée assez loin pour que la mèche

est assez faible pour empêcher que la flamme, qui se pro-

soit inoffensive. L'appareil a été expérimenté aux mines de Lalle (Gard), à la suite d'un accident de grisou, survenu en mai 1883,

Allumage par réaction chimique.

et causé par l'allumage d'un coup de mine. M. Yialla, ingénieur de cette compagnie, conclut (*) qu'entre les ,mains d'un chef de poste ou d'un homme spécialement .chargé d'allumer les coups de mines, cet appareil peut avoir quelque utilité , mais il lui paraît dangereux de le mettre entre les mains d'un trop grand nombre d'ouvriers. Il arrive en effet assez souvent que, lorsqu'un morceau de charbon est presque complètement consumé, il passe entre les griffes du tube, et peut tomber à terre sans qu'on s'en aperçoive, ce qui constitue un danger

dans les mines où les charbons sont facilement inflammables. De plus, il s'éteint quelquefois sans allumer le morceau suivant, et l'on est forcé de retourner au poste de rallumage. Ces inconvénients sont évidemment beaucoup moins graves aujourd'hui, puisque, dans toutes les exploitations grisouteuses, l'allumage des mines est confié à des ouvriers spéciaux. Mais il nous semble que l'appareil ne donne qu'une sécurité assez précaire, car il faut admettre, d'une part, que

la combustion du charbon nitré n'allume pas le. grisou, d'autre part, que le jeu entre la mèche et l'entrée du tube (1 Comptes rendus mensuels de l'industrie minérale, année 188; mois d'août.

duit au moment de l'allumage, détermine l'explosion d'une atmosphère grisouteuse. En dehors de l'essai fait aux mines de Lalle, nous ne connaissons pas d'exploitation où l'appareil ait été employé d'une manière courante.

Au lieu d'employer un corps incandescent, on peut faire agir, au fond du tube, deux substances susceptibles de produire, par leur simple contact, une élévation de température assez grande pour déterminer l'inflammation de la poudre. M. Roth a imaginé de placer au fond du tube du chlorate de potasse, et d'introduire, par une ouverture capil-

laire, un peu d'acide sulfurique (*); mais on comprend immédiatement que cette manière d'opérer n'est pas pratique dans les mines. La maison Davey, Bickford, Smith et C°, de Rouen, a imaginé de placer l'acide sulfurique dans une petite ampoule de verre qu'on écrase au moment voulu. Chaque appareil ne peut, bien entendu, servir qu'une fois.

L'allumeur Bickford se compose d'un tube en métal mince, d'environ 0m,065 de longueur, ouvert aux deux extrémités, (voir Pl. XI, fig. 1). Dans l'intérieur est placée une petite capsule de verre c, contenant un peu d'acide sulfurique, et fermée au chalumeau. Cette capsule est entourée complètement d'un morceau de mousseline im-

bibée de chlorate de potasse et de sucre (p); elle est maintenue en place, d'un côté, par un rétrécissement du tube formé par un sertissage extérieur (g), de l'autre côté, (*) La description de ce système a été donnée dans un mémoire de M. Johann Meyer sur l'allumage des coups de mines (CEsterreiehe Zeitschrift fur Berg und Hilltenwesen, année 1889, p. 49).