Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1892, série 9, volume 1)

ÉTUDE SUR LES GÎTES MÉTALLIFÈRES

DE PONTGIBAUD.

on serait assez disposé à attribuer cette kaolinisation à l'action des émanations qui ont déposé le remplissage métallifère, mais un examen plus attentif de la question rend cette explication inadmissible. Si en effet l'on considère un gîte déterminé, celui de la Brousse, -par exemple, on constate que la roche feldspathique était fortement décomposée dans la puissante colonne métallifère exploitée près de la surface, qu'elle l'est également au niveau de 240 mètres, où sa puissance moyenne est très réduite, tandis qu'elle est relativement peu altérée vel.s les niveaux de 160 et 180 mètres , c'est-à-dire dans la partie inférieure de la deuxième colonne métal-

bien plus dur que les micachistes de la Brousse, Mioche, la Grange et Rosier. Pour cette dernière roche, la diffé-

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lifère.

Dans la région de Roure, la kaolinisation de la roche granulitique paraît assez nettement liée au voisinage de la surface ; elle est nulle dans les niveaux inférieurs. Cette différence d'état de la granulite coïncide ici avec un appauvrissement du remplissage, mais la coïncidence paraît être absolument accidentelle ; elle proviendrait simplement de ce que les principaux massifs métallifères de Roure, comme ceux des filons de Pontgibaud en géné-

ral, sont situés près des affleurements. Les éléments feldspathiques sont toujours intacts dans les niveaux profonds de loure ; on ne constate à cet égard aucune différence entre les petits massifs métallifères exploités sur le filon Agnès, vers la profondeur de 200 à 250 mètres,

au sud du puits Taylor , et les régions stériles situées au voisinage de ces massifs.

Barbecot et à Pranal, le remplissage des filons est partout très compact, et les éléments feldspathiques n'y montrent aucun symptôme d'altération ; les zones riches ne diffèrent pas à cet égard des zones stériles. Il convient d'ajouter qu'à Pranal les roches encaissantes, comme les roches de filon, sont d'une dureté exceptionnelle ; le gneiss y est beaucoup plus compact qu'à Roure et, a fortiori,

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rence de dureté peut s'expliquer dans une certaine mesure par des variations de composition lithologique, mais il en est autrement pour le gneiss, qui ne semble pas présenter de différence sensible quand il est pris à une profondeur suffisante, soit à loure, soit à Pranal. Si dans la première localité il est moins dur que dans la seconde, au voisinage de la surface, c'est sans doute parce que l'action atmosphérique s'y est exercée avec une

intensité plus grande, ou pendant une période plus longue. On verra plus loin les arguments directs que l'on

peut présenter en faveur de cette dernière hypothèse; elle explique pourquoi le remplissage granulitique se montre, à loure et à la Brousse, bien plus énergiquement kaolinisé qu'a Pranal. En résumé, le caractère prédominant du mode de for-

mation des filons de Pontgibaud est la réouverture de filons anciens de granulite ou de microgranulite, réou-

verture suivie du dépôt d'un remplissage métallifère d'autant plus riche que la roche encaissante secondaire était plus feldspathique. C'est là un ensemble de phéno-

mènes qui n'a rien de particulier à la région de Pontgibaud et dont l'importance véritable, au point de vue de la formation générale des filons métallifères, n'a peut-être pas été mise suffisamment en évidence jusqu'ici. D'une manière générale, les filons de roches éruptives,

acides, neutres ou basiques, se rencontrent en grand nombre dans l'intérieur des massifs granitiques, dans les schistes cristallins et les phyllades qui reposent sur ces massifs ; on les rencontre aussi, mais avec une fréquence décroissante, dans les terrains paléozoïques et enfin dans les formations plus récentes. Ces filons correspondent aux fentes par lesquelles, à diverses époques, des roches

éruptives variées se sont fait jour à la surface ; leurs