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ÉTUDE SUR LES GiTES MÉTALLIFÈRES

remplissages doivent présenter la même composition moyenne que les produits des éruptions correspondantes, mais avec une structure qui peut être notablement différente. Il est fort possible, par exemple, qu'un magma de composition acide et feldspathique se soit consolidé en profondeur sous forme de granulite ou de microgranulite,

tandis qu'il s'épanchait à la surface en dômes de trachyte ou en nappes de rhyolithe. Ce n'est pas seulement par la nature de leur remplissage que les filons d'injection se différencient des filons concrétionnés ; c'est aussi par leurs caractères géomé-

triques et leurs dispositions générales. Il semble que les fractures initiales des filons concrétionnés se soient produites sous l'action d'efforts lents, peu intenses, agissant sur le sous-sol d'une manière progressive et le plus souvent par extension. Les filons d'injection, au contraire,

se seraient largement ouverts, d'une manière presque instantanée , sous l'influence d'efforts viol-ents; ils auraient été remplis immédiatement par la roche éruptive, qui s'y serait ensuite consolidée. Ces filons ont une puissance souvent considérable, mais variant d'un point à l'autre d'une manière fort irrégulière ; on n'y rencontre guère ces alternances réglées d'élargissements et d'étranglements qui sont fréquentes dans les filons concrétionnés et semblent dériver d'un mouvement de descente du toit sur le mur, postérieur à l'ouverture de la fracture initiale. Les dispositions générales des filons d'injection peu-

vent d'ailleurs varier beaucoup. Tantôt ces filons se développent en ligne droite sur plusieurs kilomètres, sans

détacher de branches latérales de quelque importance ; c'est le cas des filons de diorite et de diabase, si fréquents dans les phyllades cambriennes de la Bretagne ; d'autres fois, au contraire, les filons éruptifs s'anastomosent entre eux de manière à. former un réseau complexe, comme à

DE PONTGIBAUD.

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Pranal et à Roure, et il devient difficile d'y reconnaître une direction prédominante. Les filons de toute nature constituent toujours, dans le terrain encaissant, une ligne de moindre résistance. Dans le cas des filons métallifères, la fréquence des réouvertures est mise en évidence non seulement par la superposition de venues successives, avec fragmentation des remplissages antérieurs, mais encore par la présence de salbandes argileuses, indice d'un glissement du remplissage par rapport aux épontes. Dans le cas de filons de roches éruptives, plus résistantes et mieux soudées aux parois, le phénomène est moins évident à première vue, mais son importance pratique est encore plus grande. En effet, une étude approfondie permet de constater que

ce phénomène a joué un rôle considérable dans une foule de districts métallifères où il n'a pas toujours été mis suffisamment en évidence. C'est ainsi que la ,

belle publication, faite récemment par l'Administration des mines d'Autriche (*), a montré combien les réouvertures de filons de diorite ont exercé sur la formation des gîtes de Przibram une influence prédominante : il en est de même à Pontpéan (111e-et-Vilaine), ainsi que nous aurons peut-être bientôt l'occasion d'en donner la preuve.

Les exemples d'une influence analogue exercée non plus par des filons de roches amphiboliques, mais par des filons de granulite ou de microgranulite, ne sont pas moins nombreux. La région de Pontgibaud est sans doute une de celles où cette influence peut être mise en évidence de la manière la plus frappante, mais elle est loin d'être la seule. A la mine de La Touche , près Vieuxvy (111e-et-Vilaine), (*) Bilder von den Lagerstiitten der Silber. und Bleibergbaue zu Przibranz, Wien, 1887.