Annales des Mines (1892, série 9, volume 1)
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HISTOIRE DE L'INDUSTRIE MINIÈRE
contractées hors du: territoire. Les mineurs forment des associations qu'il serait curieux de comparer avec certains essais de socialisme et syndicats 'actuels (*). Ils sont propriétaires d'une ou plusieurs actions appelées trente (de l'allemand trennen), représentées par un titre écrit qu'on peut vendre, donner en gage, etc. Ils descendent à la miné le lundi.. à midi et en sortent le vendredi à midi : le samedi a lieu la paie. qui devaient être très fréquentes. Les discussions sont jugées par des avec ces excavations rapprochées arbitres, les maestri ciel monte, choisis parmi les bourgeois d'Iglesias ayant servi à la mine au moins cinq ans.
L'Etat perçoit, outre quelques droits secondaires, un impôt du douzième du produit brut, impôt qui d'après une pétition du syndic d'Iglesias, en 1553, rappelant les ne devait pas rapporter bénéfices anciens des mines moins de 400.000 francs par an (pour une production de 4.800.000 francs). La rédaction de ce petit code minier, qui contient un grand nombre de termes techniques tirés de l'allemand, prouve assez clairement que les Pisans avaient dû appeler à leur aide des mineurs allemands, comme on en fit venir en Espagne lorsqu'on voulut y reprendre les exploitations antiques au Die siècle. C'est en effet l'Allemagne qui fut au moyen âge le grand pays minier et celui où l'on songea tout d'abord à énoncer certaines règles théoriques pour l'exploitation des gisements métallifères : par exemple, dans le curieux Bergbtischlein de Kalbus, traduit
récemment par M. Daubrée ; dans le traité d'Agricola :
De re .metalliea, etc. L'intervention de des étrangers explique certains procédés nouveaux que nous allons rencontrer en visitant les travaux pisans de San Giovanni. La mine de San Giovanni (près de Gonnessa, au S.-0. (*) En France, l'organisation de la mine de Vicdessos est un reste de ces temps anciens,
EN SARDAIGNE.
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d'Iglesias) est située à une grande hauteur, dominant une vallée qui, d'un côté, va se perdre dans des dunes fiévreuses le long de la mer ; qui, de l'autre, suit, en se dirigeant vers Iglesias, les longues pentes d'éboulis rouges.
jetées sur les flancs de la montagne par l'importante. mine de Monteponi. Là, dans la pente abrupte et roéheuse, s'ouvrent encore, suivant l'inclinaison du filon, les étroites galeries par lesquelles s'enfonçaient, il y a 700 ans, les mineurs pisans (*).
L'une d'elle où nous pénétrons a gardé son entrée voûtée où l'on voit les traces d'un cintre garni de roseaux,
aujourd'hui moulé en creux dans le ciment ; puis on descend dans la veine de galène et l'on arrive dans de salles où les stalactites véritables salles de grottes mêmes ne manquent pas
avec d'étroits boyaux qui les
relient. Sur les parois taillées jadis péniblement à la pointerolle, un peu de minerai négligé brille encore de place en place.
Lorsqu'on est rentré dans ces mines, il y a cinq ou six ans, les trouvailles archéologiques ont été nombreuses. C'est ainsi qu'on a rencontré à un avancement tout l'attirail d'un mineur : des coins percés de trous qu'il devait porter enfilés sur une corde, des pointerolles, des massettes, une lampe en terre cuite, enfin deux bouteilles de verre, dont l'une remplie d'une poudre blanche qui intrigua fort d'abord et qui, à l'analyse, se trouva être sim-
plement de la poussière de calcaire; les bouteilles où l'on avait pensé un moment découvrir quelque explosif imprévu n'étaient en réalité que les éléments disjoints d'un sablier.
(*) Il y a cinq ou six ans seulement, on s'est occupé de reprendre la portion de la mine où avaient travaillé les Pisans, et on a pu rendre praticable l'accès de toutes les galeries en déblayant quelques points éboulés et rétablissant des échelles aux passages trop verticaux.