Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1892, série 9, volume 1)

DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU

AUX MINES DE BESSEGES.

on a eu un dégagement de grisou à la suite du tir des

ressentent en même temps une commotion dans les oreilles ; voyant que la lampe de la niche, qui est gé-

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deux premiers coups de mine; le gaz a envahi la galerie sur 45 mètres ; il a fallu une heure pour l'évacuer ; on a chargé 6 wagons de charbon projeté. Tous ces dégagements sont échelonnés sur une même couche qui plane au-dessus du travers-bancs, et ils sont marqués sur la fig. 11 ; il est à noter que la plupart d'entre eux proviennent de points voisins de petits dérangements. Travers-bancs de Créal. QuaDégagement n° 15. trième couche au-dessus de l'étage stérile. Comme le montre lé croquis fig. 11, le travers-bancs. suivait depuis quelque temps la quatrième couche, par suite de petits rejets successifs ; la longueur ainsi faite -

était de 47',50; sur les 14 derniers mètres la couche se trouvait de Onl,50 à 1",20 au-dessus -du toit de la galerie, lequel ne présentait pas, par suite, assez de solidité. Le 29 décembre 1891 on se décida à arrêter l'avancement pour voûter ; comme un forage avait atteint du charbon à l'avancement dans la moitié des trous de mine et comme ceux-ci dégageaient un peu de grisou mélangé d'acide sulfhydrique, un dégagement pouvait être à craindre pendant le travail de la voûte, on tira 5 coups de mine dans la sous-cave afin de le provoquer, mais rien ne se produisit, bien que la sous-cave eût convenablement cassé. Le lundi, 18 janvier 1892, un poste approfondit à la massette les trous de patte qui n'étaient pas asSez longs et commença le curage des anciens trous qui dégageaient toujours du grisou, sans qu'on pût en reconnaître la présence au chantier, grâce à un bon aérage. Le 19 janvier, vers huit heures quarante, les mineurs chargent les trois coups de mine bourrés de terre grasse au fond clans le charbon et les tirent à l'électricité, après

s'être retirés dans le refuge situé à 136 mètres du front de taille. Ils entendent une détonation assez sourde et

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néralement éteinte par la commotion des coups de mine, continue à brûler, ils sortent; mais aussitôt le chef de chantier s'aperçoit que là fumée mélangée de poussière reflue jusqu'au refuge, et il ressent un courant d'air très froid sur la poitrine ; la lampe du manoeuvre, qui veut prendre ses vêtements en avant, est éteinte, tous sentent l'odeur du grisou et se sauvent en courant jusqu'à 300 Mètres du front de taille, où ils attendent le maître-mineur Gadaix. Celui-ci, qui se trouvait à 1.758 mètres du chantier au moment du tir, avait entendu nettement la détonation, et ressenti en même temps une secousse, assez faible, mais caractéristique, qui lui fit penser qu'un dégagement avait eu lieu; il constata en même temps un renversement du courant d'air pendant trois ou quatre secondes. Au point 1.800, éloigné de 1.038 mètres du chantier, les maçons ayaient ressenti un coup de vent

très net. A neuf heures, le maître-mineur rejoignait les ouvriers qui s'étaient rapprochés du chantier, le grisou n'ayant reflué que jusqu'à 210 mètres. Le courant d'air, rapidement redevenu normal, permit de s'avancer jusqu'au bout du mur. Cependant, comme les tuyaux d'aérage avaient été renversés, l'évacuation du grisou fut assez longue et n'a été terminée que vers cinq heures du soir. On constata que, par le trou en forme de porte de four de 11',20 de large sur 1",50 de hauteur (fig. 12) produit

par les coups de mine, il avait été chassé une masse de .charbon et de remblai formant un talus irrégulier de 35 mètres de longueur ; l'épaisseur de 1 mètre à droite et On',60 à gauche près du trou était, au contraire, de 01'1,85 à gauche et de 0r",50 à droite à 17 mètres en arrière, ce qui prouve que le dégagement

gauche.

venait de