Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1892, série 9, volume 1)

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DÉGAGEMENTS INSTANTANÉS DE GRISOU

Or, deux grandes tailles sont ouvertes, aux étages

inférieurs de Bessèges, l'une depuis quinze mois, l'autre depuis deux ans et demi ; l'absence de dégagements instantanés dans ces tailles, lorsqu'il s'en est produit dans les galeries aux mêmes niveaux, peut faire espérer qu'en n'en sera pas incommodé dans les tailles. Il est à noter encore que, dans onze cas sur dix-neuf, la couche présentait des dérangements, de petits rejets ou des serrements, tandis que dans les autres elle était ré-

glée. Cette proportion tend à prouver que les dégagements

se produisent ici aussi bien dans les parties réglées que dans les parties dérangées ; il est bon d'ajouter que les deux dégagements les plus importants ont eu lieu dans des parties dérangées. De tout ce qui précède, il semble résulter que les dégagements instantanés dans ce quartier des travaux de Bessèges ne sont pas très dangereux au point de vue des accidents de personnes, à la condition de prendre les précautions que l'on peut et doit prendre, et qui se résument comme suit, d'après les exploitants 10 N'employer, dans de pareils travaux, que des ouvriers d'élite bien habitués au grisou, qui prêtent attention aux signes précurseurs des dégagements instantanés et évacuent. le chantier à la moindre alerte ; 2° N'employer que des lampes de sUreté très solides, munies d'une cuirasse et qui puissent résister le mieux rant d'air. On constata au chantier qu'une dizaine de tonnes de charbon avaient été projetées et que la couche était écrasée au chantier comme par un coup de charge du toit. Dans le retour d'air, on reconnut l'odeur caractéristique de l'hydrogène sulfuré accompagnant le grisou, mais on ne remarqua rien sur les lampes. On peut donc admettre qu'il y a eu là dégagement d'un volume relativement faible de grisou, mais dégagement assez Subit, analogue à ceux du quartier de Bessèges.

AUX MINES DE DESSEGES.

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possible aux suites des éboulements qu'entraînent les dégagements instantanés ; 30 Disposer les courants d'air autant que possible d'une manière indépendante pour les divers chantiers, et éviter

aussi complètement que possible le passage du retour d'air sur d'autres chantiers ; avoir des courants d'air soufflants très énergiques. A ce propos, nous répéterons qu'a Bessèges, dans une descente, où l'air était amené par trois colonnes de tuyaux soufflants et où l'on constatait de temps à autre du grisou

à 7 ou 8 mètres en arrière du chantier, au-dessus des tuyaux, on a fait l'essai de transformer les tuyaux soufflants en aspirants, dans l'espoir d'aspirer tout le grisou par les tuyaux. On obtint bien ainsi la disparition du grisou en arrière du front de taille, mais, par contre, il marquait au chantier Même et, dès que le dégagement devenait un peu abondant par suite de l'abatage du charbon, le chantier lui-même et les lampes s'échauffaient notablement. On est donc revenu à la disposition des tuyaux soufflants. Il convient d'ajouter qu'avec la disposition du chantier en descente, le grisou avait naturellement ten-

dance à remonter dans la galerie s'il s'agissait d'un chantier en remonte , au contraire, la disposition par

tuyaux aspirants offrirait peut-être des avantages; 40 Ne pas entamer le charbon, autant que possible, avant de l'avoir dégagé sur une surface assez considérable et, lorsqu'il y a des indices de dégagements instantanés probables, ne procéder à l'avancement qu'avec beaucoup de prudence et de lenteur. Cette dernière recommandation est, en somme, peu applicable en traçage, où l'on ne peut pas toujours découvrir une surface de charbon assez considérable. Aussi croyons-nous que les exploitants de Bessèges ne seraient pas éloignés d'essayer, dans ce cas, une méthode analogue à celle adoptée maintenant dans le travers,