Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1892, série 9, volume 2)

NOTE SUR LES ÉLÉMENTS ET L'ENTRETIEN

DES VOIES FERRÉES EN ANGLETERRE.

dans le double but de supprimer tous les inconvénients actuels des détériorations, et d'empêcher ces détériorations, légères au début, de dégénérer rapidement en graves et profondes altérations d'où résulterait la destruction rapide des éléments des voies, et la perte de toute sécurité. Pour réaliser ce programme, on peut simplement opérer par visites de la voie, visites au cours desquelles on

ment endommagées ; et si on avait pu, au début de la

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s'efforcera de découvrir les déformations et les imperfections des voies ; dès qu'un fait de ce genre sera signalé en un point, on y enverra une équipe d'ouvriers pour apporter le remède voulu. Un il exercé découvrira facilement les imperfections même légères, dès qu'elles seront susceptibles de se manifester sur la partie visible des voies (dénivellement d'un rail, angles, etc.) ; et, comme, ces imperfections se présentent souvent, on organisera le travail en formant des équipes d'ouvriers chargés exclusivement de l'entretien; on leur assignera une portion de ligne de 3, 4, 5 kilomètres, et ils se déplaceront d'un point à l'autre pour faire les réparations que leur signalera l'agent chargé de la surveillance. Cette méthode est désignée sous le nom d'entretien en recherche ; c'est celle qui se présente tout d'abord à l'esprit, et c'est celle qui est employée sur la majorité des réseaux français et étrangers. L'entretien en recherche a de nombreux inconvénients. Il n'a rien de méthodique ; les ouvriers passent sans cesse

d'un point à un autre pour des réparations qui, le plus souvent, sont urgentes, et à ces déplacements correspond une notable perte de temps. De plus, c'est un assez mauvais système que celui qui consiste à attendre qu'un défaut soit devenu visible pour le réparer; il vaudrait mieux le prévenir ; lorsqu'une déformation de voie devient visible, c'est bien souvent une preuve que certaines parties, ballast, traverse ou attaches, sont déjà notable-

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détérioration, avant qu'elle ne fût visible, lui apporter un remède simple, on aurait souvent augmenté beaucoup la durée des pièces.

Ces considérations jointes à bien d'autres ont fait adopter par certaines compagnies la méthode dite de l'entretien par revisions générales, qui consiste à classer les lignes en un certain nombre de districts qui doivent être visités à des intervalles variant d'après la fréquentation (une, deux, trois, ou six fois, en six ans, sur le réseau de l'Est français). Cette visite consiste alors, non plus en une simple inspection superficielle, mais en une

revision complète. Le ballast est enlevé; les attaches sont examinées, réparées, nettoyées- soigneusement et resserrées ; le bourrage est ensuite refait ; toutes ces opérations commençant à une extrémité du district et finissant à l'autre, et étant faites rigoureusement pour tous les points de la voie. Ce procédé qui, à première vue,

parait coûteux, surtout sur nos réseaux où le ballast est si abondant, est moins dispendieux que l'autre, parce que le travail des ouvriers est mieux employé ; c'est ainsi que, dans la première division de la compagnie de l'Est, le nombre de journées consacrées à la visite et à l'entretien des voies a diminué de 50 p. 100 à 60 p. 100 depuis 1874 pour les lignes .à 2- voies, et de 25 p. 100 à 50 p. 100 sur les lignes à 1 voie. Il faut ajouter que, par le fait même, la durée des pièces se trouve sensiblement augmentée. Cette digression était nécessaire pour l'intelligence de ce qui va suivre. L'entretien des voies en Angleterre procède des deux méthodes dont nous venons de parler. En -

principe, en effet, c'est l'entretien en recherche. Mais en raison du profil du ballast, profil qui, sur la plupart des réseaux du moins, laisse complètement découvertes toutes les attaches, l'inspection de toutes les pièces qui constituent ces dernières est des plus faciles, et ne néces-