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ÉTAT ACTUEL DE L'INDUSTRIE DU NAPHTE

Il est regrettable de constater que ce choix est guidé par des considérations bien peu recommandables et bien peu logiques. En réalité on ne sait pas, dans l'état actuel des connaissances, pour quelle raison tel puits est plus abondant que tel autre. Or, les différences, au point de vue de la production, sont considérables. Tel puits donne à peine de quoi payer les frais d'exploitation ; autre au contraire est jaillissant et donne par jour des milliers de tonnes ; et quelquefois ces deux puits si peu semblables sont situés à quelques mètres l'un de l'autre. Et la chose peut se comprendre assez aisément. Le jaillissement tient très probablement, non pas à la pression hydraulique, non pas à la pression du sol, mais uniquement à la pression des gaz dissous dans le naphte. Ceci posé, le jaillissement est produit certainement par suite de la formation d'une sorte de cloche au-dessus du point d'arrivée du tubage, circonstance tout à fait locale et purement accidentelle, impossible à prévoir lors du choix de l'emplacement. Ce fait est presque évident lorsqu'on examine de près ce qui se passe dans les jaillissements intermittents. Après le jaillissement, on entend au fond du tube un bouillonnement léger, mais continu, et il se dégage de grandes

quantités de gaz. Peu à peu le bouillement cesse d'être continu et devient saccadé; il se produit comme des bulles de moins en moins fréquentes, de plus en plus volumineuses , qui soulèvent le naphte de plus en plus haut dans le tubage, jusqu'au moment où, le niveau du naphte

dans la cavité venant à monter subite-ment par suite d'un éboulement ou de toute autre cause, la quantité de naphte est suffisante pour que toute la colonne se trouve remplie

DANS LA PRESQU'ILE DIAPSCHÉRON.

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et déborde. Le fait d'un éboulement final est d'ailleurs assez vraisemblable, vu les soubresauts qui se produisent

quand les bulles deviennent moins fréquentes, et il est confirmé par la présence de très grandes quantités de sable dans le naphte projeté. Les conditions nécessaires au jaillissement (à part la pression des gaz, sur les variations de laquelle on ne sait pas grand'chose de précis) sont donc tout à fait indépendantes du choix de l'emplacement. Quant à l'abondance du naphte, on sait seulement qu'elle va en augmentant avec la profondeur ; qu'elle est plus grande aux point où la couche a été pincée et comprimée ; qu'elle est généralement très faible aux points où les couches sont fissurées, parce que le naphte est parti par les fissures ; qu'enfin elle est très irrégulière. L'absence à peu près complète d'idées précises fait que, pour le choix des emplacements, on se borne à se placer le plus près possible d'un puits jaillissant , ou au moins d'un puits riche. Inutile d'ajouter que ce raisonnement est d'ailleurs des plus discutables. Quoi qu'il en soit, une fois qu'on a choisi la place, on

opère le sondage, généralement à la tige. L'outillage adopté est généralement le même que celui que l'on emploie en France pour les recherches de mines ; nous ne nous attarderons pas à décrire l'outillage, qui n'a rien de Spécial et a d'ailleurs été décrit dans le Journal des Mines de Saint-Pétersbourg. Il se compose de trépans, d'appareils de curage, et d'un jeu de tiges en fer à section carrée.

Le sondage à la corde, tel qu'il a été employé aux Etats-Unis, n'a pas réussi jusqu'à ce jour à Bakou. Le manque d'homogénéité des couches et leur friabilité font que l'on est dans l'absolue nécessité d'avoir un système rigide, et d'être, en un mot, plus maître de la direction du trépan qu'on ne l'est avec les procédés de sondage à la corde. Les quelques essais que l'on a faits ont donné le même avancement et le même prix de revient qu'avec